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Les contrôleurs de gestion informatiques encore trop centrés sur les dépenses

Les contrôleurs de gestion informatiques n’aident pas suffisamment les DSI à devenir partenaires stratégiques des directions générales.

Les contrôleurs de gestion informatiques (CGI) ne réussissent pas encore à développer un rôle d’animation des projets et d’anticipation des coûts. Dans le même temps, les progiciels de gestion intégrés se généralisent dans les grands groupes et certains d’entre eux construisent le système d’information de l’entreprise étendue. Le Cigref (Club des grandes entreprises françaises) a récemment publié un rapport(1) sur cette fonction apparue au c?”ur des services informatiques des grandes entreprises, au milieu des années quatre-vingt-dix(2). Il révèle que la plupart des CGI se contentent de gérer le budget. Ou, au mieux, de proposer une vision analytique des coûts informatiques aux maîtrises d’ouvrage afin d’expliquer et de prévenir les dérapages.

Des obstacles culturels et aussi d’organisation

Mais l’anticipation ?” prévision et évaluation des impacts budgétaires futurs en fonction des décisions stratégiques, participation à des travaux de planification ?” ne représente, en moyenne, que 20 % de l’activité des participants au groupe de travail du Cigref. Sur ce plan, Thierry Fouquet, CGI auprès de la direction des systèmes informatiques du groupe de réassurance Scor, fait exception. Cet ex-responsable méthodes et procédures au département comptabilité se souvient de la création de son poste, en 1996, pour mettre en place une facturation et un suivi des budgets au niveau mondial. Son rôle se limitait alors presque exclusivement aux budgets et à l’analyse des coûts. Aujourd’hui, anticipation et réflexion occupent 40 % de son temps. “Les obstacles sont surtout organisationnels ou culturels, puisque certains CGI dépendent, hiérarchiquement, à la fois de la DSI et du contrôle général groupe”, explique Frédéric Lau, chargé de mission au Cigref. Le problème se pose moins lorsque le DSI, tel Didier Lambert chez Essilor, s’appuie sur un directeur financier informatique. Issu de la direction financière, comme nombre de CGI, ce dernier siège au comité de direction informatique. La création de ce poste remonte également à 1996. Elle était due à la nécessité d’harmoniser et de contrôler les dépenses informatiques des quatre-vingt-dix filiales à travers le monde et d’apporter toutes les données aux directions opérationnelles afin qu’elles investissent en connaissance de cause. “C’est aux CGI de convaincre leur hiérarchie qu’ils sont capables de faire autre chose que de l’information et de l’explication”, souligne Frédéric Lau. Ils doivent devenir les partenaires incontournables du DSI dans le passage à une nouvelle logique, faisant apparaître les investissements informatiques comme un facteur de création de valeur pour l’entreprise.(1) ” Comment le contrôleur de gestion peut-il assister le DSI ? ” résulte des travaux d’un groupe de trente-sept contrôleurs de gestion des principales entreprises françaises, dont une quinzaine de membres actifs (CGI ou directeur financier informatique).(2) Nous avons recensé un contrôleur de gestion informatique dans 38 % des entreprises participant à la récente enquête 01/Afai sur les coûts informatiques (voir notre n?’ 1651).

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Christine Peressini