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Les comptes des télécoms et de l’informatique sur la sellette

La SEC, gendarme boursier américain, a ouvert une enquête sur les comptes de Global Crossing, pour savoir si les ventes ont été artificiellement gonflées. Les pratiques financières des NTIC font l’objet d’interrogations.

Après Enron, la vague des ” affaires ” s’étend à l’ensemble des sociétés de télécommunications et d’informatique. La suspicion se généralise car, en matière comptable, entre ce qui est autorisé et interdit, toute manipulation est une question de limite. Tour à tour IBM, Peoplesoft ou Computer Associates passent sur la sellette.Point de départ : la faillite de Global Crossing ?” plombé par une dette de 12,4 milliards de dollars ?” a effrayé les investisseurs. L’opérateur outre-Atlantique aurait maquillé son chiffre d’affaires, comptabilisant comme ventes de simples échanges de capacité télécoms avec d’autres opérateurs. Quand de tels transferts ne servent qu’à doper les ventes, ils sont appelés ” swaps creux “.Les regards se sont d’abord tournés vers d’autres opérateurs. Qwest, qui a échangé des capacités avec Global Crossing, a été questionné. Cable & Wireless a dû expliquer qu’il comptabilisait seulement les ventes ” ayant généré des liquidités “.Quant à Level3, il a pris les devants, affirmant que 98 % de ses ventes de capacités provenaient de sociétés à qui il n’achetait rien en retour et que le reste avait été traité ” correctement sur le plan comptable “.

Entre astuces légales et démentis officiels

Le monde du logiciel n’est pas épargné non plus comme en témoignent les questions soulevées par le rachat par Peoplesoft de sa filiale Momentum. Créée en 1998 afin d’assurer des développements pour sa maison mère, celle-ci lui sous-traitait alors ces travaux en retour, PeopleSoft convertissant ainsi en revenus ses frais de recherche et de développement.Cette astuce, légale à l’époque, correspond au genre de pratiques sur lesquelles se penche aujourd’hui la SEC (Security and Exchange Commission).Dans le contexte actuel, être suspecté c’est déjà être un peu coupable. Les bons résultats du fabricant de cartes graphiques Nvidia ont, par exemple, été éclipsés par l’enquête à laquelle il est soumis.Computer Associates a dû officiellement reconnaître faire l’objet d’une enquête, après lavoir pourtant publiquement démenti. Tandis qu’IBM s’engageait à communiquer, dorénavant, plus précisément sur ses comptes.Alors que les entreprises clientes font de la pérennité et de la fiabilité des arguments prioritaires dans le choix de leurs fournisseurs, de telles suspicions sont les pires des publicités.

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Guillaume Deleurence et Jean-Baptiste Dupin