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Les composants objets réutilisables sont en pleine évolution

Concevoir, développer et déployer des composants réutilisables exige de solides compétences en programmation objet, et la maîtrise rapide d’outils émergents.

Les composants réutilisables profitent encore peu aux PME car elles n’ont pas les compétences techniques nécessaires. L’approche modulaire, attachée maintenant à la programmation objet, exige une méthode de développement comme UML (Unified Modeling Language). Les développeurs doivent composer avec des fondations en évolution constante : gestionnaires de données (relationnels ou objets), langages (C++, Java, C#), middleware, etc. Ces changements rendent délicate l’évolution des briques de base logiques. Néanmoins, l’utilisation des composants concerne aussi bien les développements système que les applications métier distribuées, même lorsque l’approche objet reste partielle, par exemple face à un SGBD relationnel.
Dans ce cas, des pirouettes techniques assurent la persistance des objets : ainsi, cookies ou middleware maintiennent les sessions, au travers de serveurs web, entre les serveurs d’applications ou de données et les clients distants. Pour cela, on emploie des servlets, petits codes complémentaires qui s’exécutent sur le serveur d’applications. Le bénéfice du développement de composants semble invariable : on constitue des classes d’objets dont les traitements (ou méthodes) sont transposables d’un projet à l’autre.

Un bénéfice forcément réfléchi

“La réutilisation des composants métier reste aléatoire, considère cependant David Canonico, chef de projet chez Webtiss Technologies (Groupe IT Link). Des composants traitant de transactions financières possèdent un bon taux de réutilisation, contrairement à des composants propres à un environnement et gérant des règles spécifiques au métier de l’entreprise. Il importe donc de bien séparer les composants afin de pouvoir les réutiliser au maximum.” Le taux de réutilisation varie également selon la nature de l’entreprise : “Une PME peut atteindre 90 % de taux de réutilisation avec les systèmes et composants open source, un grand compte 50 %, tandis qu’une ” dotcom ” exige souvent, dans l’urgence, des composants particuliers. Quitte à les rendre réutilisables par la suite…”, estime Jean-No’l de Galzain, président d’Aurora.
De plus en plus, ces composants se plient au mode 3-tiers, séparant la logique métier, la présentation des données et le stockage. “Au stade de l’analyse, il faut des personnes compétentes techniquement, mais aussi dans l’approche métier, pour bien prendre en compte tous les paramètres et concevoir des composants polyvalents et fiables”, précise David Canonico.
Une grande prudence s’impose ensuite pour déployer et administrer simplement l’assemblage final. Plusieurs outils et middleware, souvent émergents et changeants, doivent être manipulés. Une transposition de la logique métier est parfois nécessaire : “Dans l’approche EJB [Enterprise JavaBeans, Ndlr], les composants sont scindés en sessions et en entités. Très intéressant intellectuellement, l’environnement EJB est réservé aux grandes applications. Son coût financier ne se justifie pas pour de petits projets, constate No’l Mansot, responsable technique chez Masterline Groupe, une société de services spécialisée dans la GED et le commerce électronique. À l’examen, l’architecture à base de composants distribués apparaît plus complexe que l’usage direct d’un SGBDO. Mais elle balise la piste décisive des services Internet hébergés, une voie fascinante dès qu’il s’agit de construire des applications gérant de nombreuses transactions”, ajoute-t-il.

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OLIVIER BOUZEREAU