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Les commutateurs softswitches peinent à trouver leur marché

Sur fond de crise, les grands équipementiers télécoms (Siemens, Alcatel et Lucent) côtoient les jeunes pousses pour bâtir des réseaux publics VoIP.

Des locaux techniques d’opérateurs télécoms hébergeant une grappe de serveurs informatiques en rack, en lieu et place des imposants centraux téléphoniques publics… voilà ce que proposent les softswitches, ces serveurs informatiques dédiés à la gestion des services téléphoniques. Ils constituent une brique essentielle des architectures de réseaux téléphoniques de nouvelle génération, où la voix est traitée en paquets IP, en se substituant aux encombrants commutateurs de circuits téléphoniques TDM, propriétaires et onéreux.Mais, heureusement pour ces derniers, la crise des télécoms, conjuguée à la disparition de nombre d’opérateurs alternatifs et à la force d’inertie constituée par l’immensité de la base installée de commutateurs de circuits déjà en place, freine les innovations architecturales venant des opérateurs existants.Un des arguments, toujours en faveur des centraux téléphoniques actuels, tient à leur capacité à traiter plusieurs millions de tentatives d’appels par heure.

Les nouveaux contre les anciens

Cirpack relève ainsi le défi en lançant, en tandem avec IBM, un softswitch formé d’un serveur Linux capable de traiter jusqu’à cinq millions de tentatives d’appels par heure et jusqu’à six mille liens E1. Il peut aussi jouer le rôle de commutateur de transit (dit de classe 4). Reste que Cirpack devra affronter le scepticisme de nombre d’opérateurs, peu enclins à confier l’évolution de leurs réseaux à une société dont la notoriété et l’envergure ne sont guère étendues.De leur côté, les équipementiers traditionnels, menacés, n’ont pas tardé à réagir. Siemens a récupéré la passerelle SMX-2100 et le softswitch SRX-3000, d’Unisphere, quelques jours avant de vendre cette filiale à Juniper.En février 2002, Alcatel a conclu un contrat OEM de cinq ans avec la jeune société américaine Telica pour ajouter le softswitch de cette dernière à son catalogue. Lucent et Ericsson possèdent également des softswitches. Grâce aux liens tissés avec les opérateurs, ils restent les mieux placés pour accompagner la migration de grands réseaux publics vers des architectures IP.

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Frédéric Bergé