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” Les clients de Kaptech auront plus de services “

À peine a-t-il racheté Kaptech que LDCOM finalise le rachat des activités françaises de Belgacom. LDCOM fait son entrée en fanfare sur un marché difficile : la PME. Explications du revirement de cet opérateur d’opérateurs à l’appétit gigantesque.

O1 Réseaux : Avec la reprise de Kaptech, n’entamez-vous pas un nouveau métier ?Jacques Veyrat : Sur le fond, LDCOM ne change pas de métier et reste opérateur pour opérateurs. Kaptech demeure au service des entreprises tout en devenant une filiale de LDCOM, et entre les deux va s’installer une relation commerciale forte. Les deux réseaux vont se rapprocher assez vite pour bénéficier des synergies. Par ailleurs, Kaptech doit pouvoir ajouter à son portefeuille des offres de transmission de données et des offres d’hébergement qu’il n’avait pas développées en propre. Il est important de bien conserver deux entités distinctes, chacune ayant ses objectifs et sa spécialité, en tirant le meilleur des cultures des deux entreprises. En ordre de grandeur, le chiffre d’affaires de Kaptech en 2002 sera proche de celui de LDCOM.01 R. : Vous parlez de culture d’entreprise. N’avez-vous pas peur que le client de Kaptech soit effrayé par l’arrivée d’un opérateur d’opérateurs qui lui soit inconnu ?J. V. : Il faut évidemment rassurer les clients de Kaptech, mais leur seule inquiétude ne peut être qu’une baisse de qualité de service, et il n’y a pas de raison que celle-ci diminue, puisque ce sont les mêmes équipes qui vont les servir. De plus, ces services se feront sur des réseaux encore plus puissants, avec plus de capacité d’interconnexion, donc plus de capillarité… Ce seront les mêmes équipes qui s’appuieront sur des moyens plus importants, donc rien ne se fera au détriment des clients. Nous pourrons offrir de nouvelles offres, comme des accès de boucle locale radio, l’hébergement, ou encore, l’ADSL sur ligne dégroupée.01 R. : Allez-vous maintenir et développer ce réseau de trente agences en province, très gourmand en capitaux ?J. V. : La reprise de Kaptech s’est effectuée de manière un peu rapide. Nous nous donnons jusqu’au début mars pour avoir un plan un peu plus précis sur l’organisation de la société. Nous allons être prudents, mais le principe des agences proches du client est fort. L’organisation actuelle ne doit pas être fondamentalement bouleversée. On ne peut pas dire, aujourd’hui, si le nombre de trente agences est le bon, mais on sait, d’ores et déjà, qu’il ne variera pas beaucoup. Il pourrait y en avoir un peu moins, mais très peu.01 R. : Kaptech est connu pour vendre ses services à très bas prix. Allez-vous poursuivre dans cette voie ?J. V. : Kaptech a été dans une logique de conquête de parts de marché qui a visiblement porté ses fruits, puisque la taille de l’entreprise a connu une croissance plus forte que celle des autres opérateurs. Cela s’est fait grâce à la proximité et à une politique de prix relativement agressive. Cette politique était justifiée dans une période où les coûts de production de la minute télécoms étaient en baisse, avec des tarifs d’interconnexion en diminution qui permettaient de répercuter ces baisses sur le client. Aujourd’hui, les évolutions du marché nous laissent penser que les baisses de prix sont moins d’actualité, même si Kaptech doit rester compétitif. Nous n’avons d’ailleurs pas changé les objectifs commerciaux de l’opérateur dont l’ancienne direction avait déjà infléchi sa politique de prix. Les tarifs sur les appels locaux sont ceux qui devraient le plus baisser en 2002.01 R. : Kaptech a pris près de 15 % du marché PME en peu de temps. Quels sont vos objectifs de croissance pour cette part de marché ?J. V. : On ne peut pas donner de prévisions aujourd’hui. Nous n’avons, a priori, pas cherché à poursuivre des objectifs agressifs, car la reprise de l’entreprise s’est faite très vite sans passer par les processus habituels, comme l’établissement d’un business plan. LDCOM ne veut pas casser les outils qui ont été mis en place, et s’inscrit donc dans la continuité. Dans deux mois, quand nous aurons établi nos plans, nous pourrons dévoiler nos grandes priorités et nos objectifs.01 R. : Vos clients opérateurs ne vont-ils pas voir d’un mauvais ?”il que vous veniez les concurrencer sur leurs marchés ?J. V. : Ils peuvent naturellement se poser des questions, mais nous leur expliquons que nous avons l’intention de conserver la plus grande neutralité. Il faut bien savoir que si l’un de nos clients opérateurs nous fait confiance pour aller raccorder un de ses clients, il est hors de question que nous allions communiquer l’adresse de ce client à Kaptech. Cela se saurait très vite, et nous perdrions la confiance de nos opérateurs clients. Ce genre de pratique représente tout ce que nous ne voulons pas faire. Il est très important pour nous de ne pas perdre cette confiance.01 R. : Kaptech et Belgacom seront donc traités comme vos autres clients opérateurs ?J. V. : Nous pensons conserver ce mode d’organisation. Cela nous paraît la manière la plus saine de continuer à faire notre métier.

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Jérôme Desvouges