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Les chercheurs maillent les superordinateurs

Le calcul scientifique nécessite des performances que même les plus gros ordinateurs ne peuvent fournir seuls. Solution : les faire collaborer.

Nous prenons en charge des projets de plus en plus ambitieux “, affirme Victor Alessandrini, directeur de l’Idris (Institut du développement et des ressources en informatique scientifique, CNRS). Comme d’autres centres, cet organisme conduit des projets de recherche fondamentale, mais aussi des études pour des industriels – notamment dans le domaine de l’aéronautique. Pour répondre aux besoins de puissance de traitement informatique liés à la recherche scientifique, de nouvelles architectures de calcul distribué sont en cours de développement. Elles consistent à relier un ensemble hétérogène de calculateurs et de logiciels cumulant les puissances de calcul et les capacités de stockage disponibles. Le tout en donnant à l’utilisateur une vue homogène de cet ensemble.

La couche logicielle gomme l’hétérogénéité des systèmes

eux projets importants, fondés sur cette notion de réseau maillé ou grille (grid) de calcul, sont actuellement menés en Europe : Eurogrid et Data-Grid. Lancés sur trois ans, ils sont partiellement financés par la Communauté européenne. Le premier est basé à l’Idris, le second au Cern (Centre européen pour la recherche nucléaire). L’un des volets importants de ces projets consiste à développer la couche logicielle (middleware), qui apporte une vision cohérente de l’ensemble et rend l’hétérogénéité des systèmes en présence transparente pour l’utilisateur. Ce logiciel doit en outre assurer de multiples fonctions, parmi lesquelles l’allocation de ressources, l’authentification de l’utilisateur, le monitoring des machines et la soumission des tâches. “L’idée de la grille de calcul est de reproduire une architecture de type peer to peer, dans laquelle chaque ordinateur peut communiquer avec tous les autres calculateurs scientifiques, en allant beaucoup plus loin en termes de collaboration entre les ordinateurs “, explique Victor Alessandrini.A lui seul, l’Idris dispose déjà d’une importante puissance de calcul. Cet institut a acquis l’an dernier deux gros ordinateurs : un NEC – ” le plus gros du monde ” – et une machine IBM d’une capacité de stockage d’un petaoctet (1 000 téraoctets).

Utiliser plusieurs machines pour résoudre un problème

“Une telle capacité devient nécessaire lorsqu’il faut simuler des phénomènes de plus en plus complexes, comme ceux rencontrés en météorologie, en climatologie, en mécanique des fluides, en physique des matériaux ou en mécanique quantique, souligne Victor Alessandrini. Pour les avionneurs, par exemple, le calcul réparti s’avère essentiel.”Cette utilisation de plusieurs machines pour résoudre un problème s’inscrit dans le projet Eurogrid, qui intègre le centre de calcul de Montpellier, ainsi qu’une dizaine de centres de calcul plus modestes, au niveau des universités, et de nombreux postes de travail. Outre des centres de recherche européens, le consortium rassemble plusieurs industriels, tel EADS. Alors que le projet Eurogrid vise à réaliser des calculs très complexes, l’objectif de Data-Grid, réseau de centres de données pour la recherche nucléaire, est, quant à lui, de gérer des flux de données très importants, pouvant aller jusqu’à 100 petaoctets.

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laire Rémy