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Les capital-risqueurs misent sur la diversification

Confrontés à une crise dont ils ne voient toujours pas la sortie, les professionnels de l’investissement high-tech présents à Sophia-Antipolis, au sommet international du capital-risque, jouent la carte de la diversification, au détriment de la spécialisation par secteurs technologiques.

Retour aux fondamentaux du métier, telle est la tendance qui se dégage de la sixième édition de l’International venture capital summit (IVCS). La pilule amère de la bulle spéculative n’ayant pas encore été entièrement digérée, les financiers s’engagent sur des chemins connus : investissements à plus long terme, analyse plus poussée du potentiel réel des équipes et des technologies des jeunes pousses.Comme l’avoue Jacques Chatain, associé d’Auriga Ventures, “Le “quick money” n’a été qu’un accident de l’histoire du capital-risque.”En termes de stratégie, les capital-risqueurs interrogés affirment tous privilégier la variété des investissements, quand bien même quelques secteurs semblent occuper le devant de la scène ?” notamment la mobilité et la sécurité.

Un mot d’ordre : diversifier les nouveaux investissements

” Nous investissons dans la santé et les TIC au sens large, en privilégiant le contenu technologique et la qualité de l’équipe, relate Jacques Chatain, associé d’Auriga Ventures, qui vient de boucler un second fonds de 115 millions d’euros. Il nous semble toutefois que le secteur du matériel a été sous-financé ces dernières années, et devrait attirer de l’argent ?” même si c’est un domaine gourmand en capitaux. “” Nous allons continuer d’investir en premiers et deuxièmes tours de table, essentiellement dans le secteur des technologies de sécurité au sens large : informatique, mais aussi alimentaire et chimique “, explique pour sa part Paul Tholly, directeur général du fonds Siparex.” En revanche, les secteurs des semi-conducteurs, des télécoms et de l’opto-électronique présentent actuellement des problèmes de lisibilité. Nous allons tout de même accompagner quelques entreprises spécialisées dans les technologies mobiles, grand public et professionnels “, poursuit le dirigeant de ce fonds qui, en moyenne, investit entre 2 et 4 millions d’euros dans une douzaine de projets par an.

Les nano-technologies : un investissement à long terme

Pour Pierre Martini, responsable des investissements électroniques et semi-conducteurs chez 3i, la CAO électronique, les nano-technologies et les techniques qui amélioreront l’autonomie des périphériques portables sont les domaines jugés, a priori, les plus prometteurs. “Nous ne sommes pas certains, cependant, que d’ici à deux ou trois ans ces technologies auront réellement abouti”, concède le responsable de 3i.” Les technologies Wi-Fi, ou “system on a chip”, nous intéressent tout particulièrement en ce moment, parce qu’elles représentent un potentiel de développement intéressant et que nous avons déjà investi dans les équipements de réseaux et les logiciels “, déclare Marc Oiknine, chargé d’affaires dans l’activité capital-risque de Crédit Lyonnais Private Equity (une structure qui gère une enveloppe de 160 millions d’euros, dont un tiers a déjà été investi dans une trentaine d’entreprises).Comme ses confrères, il reconnaît laisser la porte ouverte à toute opportunité dans l’univers des technologies informatiques et des sciences de la vie. “Dans une décision d’investissement, ce qui compte avant tout, c’est le “couple” formé par une équipe dirigeante et une technologie”, conclut Marc Oiknine.

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Laurent Campagnolle