Passer au contenu

Les banques françaises réduites aux marchés de niche

Entre 2006 et 2010, les banques encore en course auront effectué une révolution. Les retardataires se verront cantonnés au rôle de comparses régionales.

Le verdict est rude. ” En 2010, parmi les banques françaises, seuls la Société Générale et BNP Paribas subsisteront à l’international. Les autres seront devenues des banques locales de niche “, martèle Alexandre Kopriwa, analyste au Meta Group. La raison ? Ces dernières ne s’intéressent pas suffisamment à l’étranger. Elles paraissent incapables de remettre en question leur fief des commissions sur les paiements et les services. Or, dans cinq ans, celles-ci auront diminué de 50 %, sur le plan national, et de 80 %, à l’international. Les banques doivent donc développer d’autres sources de revenus, avec, au premier rang, la carte à puce.

Des concurrents redoutables

Dans le même temps, des groupements ouverts ?” Bibit, Triple Deal ou WorldPay ?” géreront les paiements via le Web, les mobiles ou le Web TV. Ils se poseront en concurrents redoutables. Ils ne seront pas les seuls. L’expansion des e-services financiers conduit à la multiplication des portails d’agrégation, couvrant tous les services bancaires et financiers. Certaines banques sont, certes, très agressives (Barclays, Citibank, Egg…). Mais ce type de portail pourrait passer sous le contrôle de tiers non bancaires. “Air France, EDF, France Télécom, la grande distribution et des marques automobiles ont toute latitude pour offrir des services financiers, grâce à leur base clients” , précise Alexandre Kopriwa. L’agrégation de services peut être l’?”uvre d’un tiers ?” bien qu’un vide juridique existe encore en matière de confidentialité. Les opérateurs télécoms, les prestataires spécialisés (724 Solutions, CashEdge, Financial Fusion ou TechKnowledge), ou encore, les grandes SSII, les Big 5 et Microsoft proposeront des solutions nomades ou multicanaux. “La flexibilité des infrastructures jouera un rôle clé”, affirme Alexandre Kopriwa, qui conclut : “La survie des banques passe par la création d’un GIE informatique, afin de répartir les incontournables pertes lors du lancement de nouveaux projets.”

🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.


Jean-Pierre Frigo