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Les archives de la télévision française s’ouvrent en ligne

Jusqu’ici réservé aux professionnels, le fonds de l’Institut national de l’audiovisuel est accessible à tous via Internet. Près de 100 000 émissions du service public sont téléchargeables.

‘ Les Shadocks ‘, ‘ Apostrophe ‘, le premier pas sur la lune… Les internautes peuvent désormais revoir avec délice ces moments cultes de la petite lucarne. L’Institut national
de l’audiovisuel (INA), la mémoire de la télévision, vient d’ouvrir ses archives à tous grâce à un site Internet flambant neuf.‘ C’est une révolution pour l’INA, s’exclame son président, Emmanuel Hoog. Voici trente ans qu’on nous demande d’ouvrir nos archives au grand public. Cela n’a été possible qu’avec l’arrivée
d’Internet et du haut-débit. Donner l’accès à nos 125 kilomètres de rayonnages était physiquement impossible, sauf en acceptant d’asphyxier toute l’entreprise. ‘
Les internautes ont ainsi accès sur
ina.fr à 100 000 émissions produites par les chaînes du service public. Chaque année, ce sont 50 000 programmes supplémentaires qui seront mis en ligne. A l’horizon 2015, tout le
fonds de l’INA sera disponible sur Internet.

Une majorité des archives gratuite

Le site, conçu pour supporter une charge relativement faible, 30 téléchargements et 300 visionnages simultanés, a connu quelques ratés lors de sa mise en ligne. Il était impossible de s’y connecter ce jeudi 27 avril, jour
d’ouverture du site, en raison ‘ d’une forte affluence de requêtes ‘. Et pour cause ! Alors qu’un million de connexions étaient attendues par mois, trois millions de requêtes ont été lancées vers
le site en une matinée.Une fois les choses rétablies, tous les internautes pourront avoir accès aux archives quel que soit leur système d’exploitation, Windows, Mac OS ou Linux. Ina.fr fonctionne aussi avec la plupart des navigateurs, Internet Explorer,
Firefox et Safari. Les vidéos peuvent être lues avec Real Player, Windows Media ou encore DivX Player. Les fichiers audio sont, eux, disponibles au format MP3.Le visionnage des programmes est, dans la grande majorité des cas, gratuit. Pour une partie d’entre eux, il faut néanmoins verser une contribution. Cette dernière varie en fonction du type et de la durée de l’émission. Pour ce qui est
de la location ?” visionnage en ligne dans les 48 heures suivant le paiement ?”, il en coûte entre 1 et 3 euros.L’INA a aussi pris le parti de proposer ses programmes à l’achat, contrairement aux sites de vidéos à la demande des chaînes de télévision. L’internaute peut ainsi garder et visionner indéfiniment les programmes sélectionnés moyennant
une somme comprise entre 1 et 12 euros. Par la suite, les vidéos peuvent être gravées jusqu’à cinq fois.

Quinze années de numérisation

Pour s’acquitter de sa contribution, l’internaute peut utiliser la classique carte bancaire ou adosser son paiement à la facture de son fournisseur d’accès à Internet via la solution de paiement de France Télécom Internet Plus. L’argent
ainsi généré sera reversé à 46 % aux ayants droit. 22 % couvriront les frais financiers (TVA, transactions en ligne…). Les 32 % restants seront réinvestis dans la sauvegarde du patrimoine audiovisuel.Depuis 2001, l’INA a entamé un plan de numérisation de ses archives analogiques qui engloutit 10 millions d’euros par an. Et ce, jusqu’en 2015. Tous les programmes que l’Institut reçoit aujourd’hui sont numérisés, sans
qu’il ait forcément les droits nécessaires pour les diffuser en ligne.‘ Nous avons pour
mission d’archiver les programmes du service public dont nous recevons par la loi les droits dans un délai d’un an suivant leur diffusion. Mais nous avons également pour obligation de
collecter, en tant que bibliothèque nationale audiovisuelle, les heures de programmes des 60 chaînes de télévision et aussi de 17 radios qui émettent en France. Ces émissions nous arrivent aujourd’hui sous la forme numérique. Mais comme
nous n’en avons pas les droits, elles sont uniquement accessibles aux chercheurs dans un cadre protégé ‘,
éclaircit Emmanuel Hoog. Pas question donc de programmes de M6 sur ina.fr.C’est cette même mission de dépôt légal qui devrait amener lorganisme public à collecter prochainement les images conçues spécifiquement pour le Web. Ainsi que, pourquoi pas dans les années à venir, les programmes inédits qui seront
inventés pour la télévision sur mobile.

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Hélène Puel