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Les appels vers les mobiles ne sont pas encore près d’intégrer les forfaits ADSL

L’Arcep demande à Orange, à SFR et à Bouygues de réduire le prix de la terminaison d’appel dès janvier 2008. Une baisse encore insuffisante pour l’UFC-Que choisir.

Aujourd’hui, passer un appel vers un téléphone mobile continue de coûter plus cher que d’appeler un téléphone fixe. Et ce genre de coup de fil n’est pas compris dans la téléphonie illimitée que les fournisseurs d’accès à Internet
proposent dans leurs forfaits triple play.Il semble que cette situation soit amenée à durer encore quelque temps, malgré l’annonce du régulateur des télécoms, l’Arcep, ce mercredi 25 juillet, de faire baisser en 2008 le niveau de la terminaison d’appel mobile
(TAM). Il s’agit du prix de gros que les acteurs de la téléphonie mobile réclament à l’ensemble des opérateurs pour acheminer une communication, depuis un fixe ou un mobile, vers un de leurs abonnés. Une vraie manne financière : selon l’Arcep,
cette TAM a représenté en 2006 ‘ une recette perçue par les opérateurs mobiles de plus de 3,3 milliards d’euros ‘.Le gendarme des télécoms a décidé d’imposer aux trois opérateurs principaux une nouvelle baisse ?” modérée ?” de ce prix à compter du 1er janvier 2008. Il demande à Orange et à SFR de réduire d’un centime leur
terminaison d’appel, en la faisant passer de 7,50 à 6,50 centimes la minute. Pour Bouygues, numéro trois du marché, la baisse sera de 0,74 centime, soit de 9,24 à 8,50 centimes la minute.Ces tarifs seront valables dix-huit mois, le temps que les régulateurs européens harmonisent leurs politiques en matière de terminaisons d’appel mobile. En effet, ces prix sont très variables d’un pays à l’autre, allant de deux (à
Chypre) à dix-huit centimes la minute (en Bulgarie). La France est en sixième position des tarifs les plus faibles.L’Arcep justifie cette nouvelle intervention par un souci de ‘ prévenir les problèmes concurrentiels découlant d’un niveau trop élevé de cette terminaison d’appel ‘. Des problèmes qui sont
‘ directement ressentis par le consommateur ‘. Elle rappelle qu’elle ‘ a fait baisser le prix [de cette TAM, NDLR] de plus de 30 centimes à la fin des
années 1990 au niveau actuel ‘.

Pour certains FAI, 2 centimes suffiraient

De son côté, l’UFC-Que choisir
s’insurgeait, il y a quelques jours, contre le niveau trop élevé de la TAM. Elle demandait à l’Arcep d’agir et de
ne pas rater une occasion ‘ en or ‘ de favoriser ‘ une restauration de la concurrence, et ainsi l’innovation au bénéfice de tous les
consommateurs ‘.
Aujourd’hui, elle estime que les prix fixés par l’autorité de régulation ne vont pas changer grand-chose à la situation actuelle. ‘ Ce n’est largement pas assez, regrette Edouard Barreiro, chargé des
nouvelles technologies au sein de l’association. Mais, politiquement, l’Arcep ne peut pas baisser plus. Si elle impose un coût trop bas, elle peut se faire attaquer par les opérateurs et voir sa décision suspendue. C’est pour cela qu’elle
s’en remet à l’Union européenne. ‘
La position de l’UFC-Que choisir reste la même sur ce dossier polémique : abaisser le prix de la terminaison d’appel au niveau de son coût, soit un centime la minute, permettrait notamment aux fournisseurs d’accès à Internet
d’intégrer les appels vers les mobiles dans leurs offres triple play. Ce qui serait un vrai plus pour leurs abonnés. ‘ Pour eux, si la terminaison d’appel était de 2 centimes, ce serait l’idéal.
Certains sont même partants à 2,50 centimes ‘,
affirme Edouard Barreiro.Chez Free, par exemple, on estime que les tarifs de la terminaison d’appel pour les mobiles doivent être équivalents à ce qu’ils sont pour le fixe. Neuf Cegetel ne se fait pas si précis et se contente d’indiquer que la décision de
l’Arcep ‘ va dans le sens de la baisse globale et d’un partage des bénéfices au consommateur ‘.

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Arnaud Devillard