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Les anges déchus

La SSII Transiciel communique sur ses success angels, concept très marqué nouvelle économie. Problème : depuis trois mois, la nouvelle économie ne fait plus recette.

On les a d’abord vus voler au secours de la météo sur LCI : Un ange passe… Puis, ils ont envahi les écrans, les ondes, les pages des journaux spécialisés. Eux, ce sont les success angels, la nouvelle dénomination marketing des informaticiens de la SSII Transiciel. Il y en a de toutes les sortes, des cyber angels, des soft angels, des systems angels. Ils sont jeunes, beaux, dynamiques, et, surtout, “ils vous aident ; ils vous protègent ; ils vous guident vers le succès de vos projets informatiques”. Bref, ils sont merveilleux.Ou plutôt seraient merveilleux. Car le concept de success angels est évidemment décliné de celui de business angels, lesquels furent pendant quelques mois les héros de la nouvelle économie… avant de battre prudemment en retraite. Malheureusement, on ne croit plus à cette mythologie. Comme tout ce qui est nouveau, la nouvelle économie ne l’a été qu’un temps, et on a fini par se lasser de son enthousiasme béat. On en a assez des trottinettes, des start-up, de leur arrogance de yuppies et de leur jargon importé des States. Aussi durement que les médias, la Bourse et les faillites sont venues sanctionner ces excès. L’économie du troisième millénaire sera raisonnable ou ne sera pas. Les entreprises ont tout intérêt à communiquer sur leur sérieux et leur professionnalisme.Pas de chance, les success angels ont dû être imaginés alors que tout allait bien, afin de positionner Transiciel parmi les SSII qui ont su négocier le virage de l’e-business. Mais en quelques mois à peine, tout a changé, et début 2001 ils apparaissent curieusement datés. Ce message qui aurait dû donner à Transiciel une image de pionnier décrédibilise aujourd’hui une société qui ne semble pas tenir compte des réalités. Elle apparaît en décalage, bombant le torse quand tous les autres regardent humblement leurs chaussures.Bien entendu, ce positionnement maladroit ne remet nullement en cause les compétences de la SSII. Mais cet anachronisme de quelques semaines à peine souligne la difficulté pour la communication d’entreprise à rester en phase avec un marché en mutation accélérée. Un comble à l’heure où elle ne concocte pas un discours sans évoquer “laccélération des process” et le “time-to-market”.Prochaine chronique le jeudi 8 février 2001

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Jean-Baptiste Dupin