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Les agendas numériques perso deviennent pro

Autrefois simples agendas électroniques, les ordinateurs de poche se transforment aujourd’hui en outils de productivité. Au point que les entreprises pensent de plus en plus sérieusement à les adopter.

Les ventes d’assistants numériques personnels ne sont plus ce qu’elles étaient ? Qu’à cela ne tienne, les fabricants trouveront leur salut du côté des entreprises. Dans une étude, l’Idate (Institut de l’audiovisuel et des télécommunications en Europe) et Cap Gemini Ernst & Young révèlent qu’à ce jour, à peine plus d’une société européenne sur trois aurait doté des employés de PDA.Signe du passage dans une phase de transition, au cours du second trimestre, pour la première fois, Compaq a supplanté le leader des agendas électroniques grand public, le Californien Palm, en terme de chiffre d’affaires. Une victoire imputable à son modèle phare, l’Ipaq, destiné à un public professionnel. Selon le cabinet Gartner Dataquest, le Texan a engrangé plus de 200 millions de dollars (224 millions d’euros) contre seulement 135 millions pour Palm.

Comme à la maison…

Si le marché professionnel émerge aujourd’hui, c’est que le PDA a enfin dépassé le statut de simple gadget électronique. L’outil a gagné en puissance et en évolutivité grâce au développement de la mémoire flash. De leur côté, “les entreprises commencent à voir ce que ce genre d’outil peut leur apporter”, note Fabien Prehel, chef de produit Ipaq chez Compaq. Mais le véritable déclic est venu de XTND Connect Server, le logiciel de synchronisation d’Extended Systems qui permet à un assistant personnel d’accéder à distance au serveur d’une entreprise, via GSM ou internet. Une première.Il n’en fallait pas plus pour que des mastodontes des progiciels de gestion intégrés, tels SAP ou Oracle se mettent à développer des versions allégées de leurs solutions pour PDA. Objectif : améliorer la productivité des employés nomades, et leur permettre d’accéder au réseau interne à distance sans pour autant mobiliser un ordinateur portable. Plus petit et plus léger, l’assistant personnel se veut plus pratique : son allumage et son extinction sont instantanés. En outre, il a la propriété d’être simple d’usage et économique, avec un coût jusqu’à deux fois moins élevé que celui d’un notebook.“Aujourd’hui, pour ce qu’un employé sur le terrain a généralement besoin de faire, un PDA répond parfaitement à la demande”, assure Anthony Manière, responsable produits et solutions chez Psion. C’est-à-dire, pour un commercial, “accéder rapidement à sa base de données clients et la réactualiser, suivre au jour le jour ses portefeuilles de ventes, envoyer les informations collectées sur le terrain à son siège, ceci d’où qu’il soit”, détaille Thang Dao, patron d’Inslit, société éditrice de solutions de gestion commerciale. Ou encore, pour un agent de maintenance, pouvoir accéder en permanence aux informations nécessaires à ses différents dépannages, rédiger directement ses rapports d’interventions, sans avoir à multiplier les navettes avec son bureau. Cap Gemini Ernst & Young vient ainsi de signer un contrat pour équiper quelque 1 200 techniciens du fabricant suédois de camions BT Industries d’ici à 2002. Ces derniers produisent chaque année 1,2 million de rapports d’intervention qui transiteront désormais par PDA. BT Industries chiffre ses économies annuelles à 2,5 millions d’euros.“Les solutions PDA pour les commerciaux et employés de maintenance représentent aujourd’hui les deux plus grosses demandes sur le marché”, souligne Fabien Prehel. Ce qui n’empêche pas d’autres types d’applications de voir le jour. La société 4D Concept, par exemple, spécialiste de l’ingénierie documentaire, a développé pour Socata ?” une filiale d’EADS ?” une check-list sur ordinateur de poche permettant aux pilotes d’avions privés de se passer d’une grande partie de leur énorme manuel de pilotage. De son côté, Cap Gemini Ernst & Young a conçu pour le spécialiste américain des solutions médicales Becton Dickinson un outil nomade permettant aux infirmières en milieu hospitalier de suivre leurs patients sur assistant personnel et plus sur papier.

La quête d’un standard

Seul problème, le déploiement de telles solutions est souvent assez long ?” de plusieurs mois à un an, selon l’échelle ?” le temps de tester la rentabilité du projet. En la matière, les incertitudes sont encore nombreuses. À en croire une enquête menée par l’institut Forrester Research en mai 2001, 57 % des sociétés européennes interrogées n’avaient aucune idée du coût représenté par un tel investissement. Sans compter un inconvénient de taille : “Il n’existe à ce jour aucun standard en matière de système d’exploitation sur le marché des PDA”, rappelle Francis Bijac, le directeur exécutif de la branche solutions mobiles de Cap Gemini Ernst & Young. Pour l’heure, la bataille se joue entre Palm OS (Palm), Pocket PC (Microsoft) et, dans une moindre mesure, Epoc (Psion). Quant à savoir lequel l’emportera…

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Kim Le Quoc