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Les acteurs du capital-risque face au syndrome de la holding

Pour s’en sortir, les incubateurs négocient comme des banques d’affaires ou même interviennent sur les marchés boursiers.

Le risque numéro un pour un incubateur ou un fonds de capital risque : se transformer en holding, propriétaire de canards boiteux, ou en loueur de bureaux. La plupart des acteurs de l’amorçage ou du développement multiplient donc les méthodes de “sortie” ou diversifient leurs modes d’intervention, et donc de rémunération, pour éviter de se retrouver avec des parts de sociétés en perdition. Par nécessité, beaucoup négocient la revente de leur participation, comme des banques d’affaires.

Une commission aux différents stades de la vie d’une start up

etscapital, société fondée l’an dernier par Thierry Lepercq, spécialiste de l’accompagnement financier des PME, se prévaut d’offrir un service complet : de la détection des entrepreneurs au placement des actions en Bourse. La société n’investit jamais en direct mais propose ses ” dossiers ” aux fonds d’investissement. Elle vient d’obtenir l’agrément des autorités boursières françaises pour intervenir directement sur les marchés. Cela, soit pour ” placer ” les titres de jeunes sociétés en tant qu’introducteur principal, soit pour effectuer des opérations de trading, lors de fusion-acquisition notamment. Son équipe se compose de consultants et de spécialistes de la banque d’affaires ou de ” traders “.Cette société financière d’un nouveau genre a surtout opté pour un mode de rémunération qui n’a rien a voir avec la formule des honoraires (paiement non garanti) et encore moins avec celle de la rémunération en capital. Netscapital se fait verser une commission sur les fonds levés aux différents stades de la vie de la start up : amorçage, premier tour et suivants, introduction en Bourse ou revente. Selon Thierry Lepercq, “certains acteurs de la nouvelle économie se retrouvent dans une situation similaire à la banque-industrie des années 80. Parmi eux, de grands groupes qui sont à la fois actionnaires, conseillers, premiers partenaires, prêteurs et banquiers des start up. Or, il y a un conflit d’intérêt entre les rôles de conseiller, de prestataire et d’investisseur. Comment le conseiller peut-il être neutre lorsqu’il est lui-même vendeur ou acheteur de la société ?”

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Eric Chreiki