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Les 50 % de subjectivité des recrutements

Lorsque les candidatures se multiplient, les critères subjectifs ont vite fait de l’emporter sur les objectifs. Gare aux abus !

Parmi les nouveaux chômeurs de l’année 2002, 20 % sont des informaticiens ! Un réveil très dur, après trois années euphoriques, où les entreprises se les arrachaient à prix d’or.D’où une recherche d’emploi active et très difficile, à laquelle ils n’avaient pas été préparés. ‘ Ils ne savent ni se présenter ni faire un CV ‘, se plaignent les recruteurs. Et, de
l’autre côté, on entend les candidats s’interroger sur les nouvelles méthodes d’embauche de ces derniers.‘ Comment connaître la vraie raison qui a fait écarter ma candidature ?, s’exclamait l’un d’entre eux au dernier salon Plein Emploi. J’avais pourtant toutes les compétences pour répondre
aux exigences du poste proposé ‘ !
Là, effectivement, le bât blesse. Tous les recruteurs en conviennent : 50 % des critères de sélection sont subjectifs. Cela d’autant plus en période de crise. Leur palette de
choix est si large…Une fois éliminées les questions de forme ?” présentation, aisance, culture générale… ?” le recruteur se trouve devant ce qu’il appelle des critères objectifs : niveau de diplôme, expérience, expertise.
Or, dans la situation actuelle, nombre de candidats ont des aptitudes similaires.Pour choisir, il lui faut donc dépasser ces critères… et entrer dans le vaste domaine du subjectif ! Evidemment, les raisons deviennent impossibles à expliquer au candidat : il est trop introverti, il manque
d’envergure, il est trop sérieux, ou pas assez, il n’a pas l’esprit assez sportif ou n’offre pas l’étoffe d’un manager !Ces jugements dépendent, bien sûr, du recruteur, de son origine, de sa philosophie, voire de son caractère, et tout autant de la culture de l’entreprise. Indicateur impalpable et pourtant primordial, lorsqu’il s’agit de travailler au
quotidien avec une équipe et d’entrer dans une dynamique d’entreprise. A condition de ne pas dépasser les bornes.Entre choisir le candidat dont la grand-mère est née dans le même village que celui du recruteur, ou le rejeter pour son apparence physique ou pour des motifs raciaux, comme cela vient d’être dénoncé dans Le Monde
du 21 février, il n’y a qu’un pas !* Rédactrice en chef adjointe de 01 InformatiqueProchaine chronique lundi 17 mars

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Anne-Françoise Marès*