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L’enfer sur terre : le service clients de SFR

Lorsqu’un fournisseur lance un produit ou un service, on pense généralement que c’est pour conquérir le maximum de clients. Naïveté ! Ce peut être aussi pour…

Lorsqu’un fournisseur lance un produit ou un service, on pense généralement que c’est pour conquérir le maximum de clients. Naïveté ! Ce peut être aussi pour le tuer. En tout cas, je ne vois pas d’autre explication à l’attitude de SFR, propre à dégoûter les premiers utilisateurs du GPRS. L’opération se déroule en trois temps.Le premier : la tarification. Le forfait Next Generation de 78 francs comprend 1 Mo de trafic émis (requêtes) et reçu (réponses). Au-delà, chaque Ko est facturé environ 0,07 franc avec un minimum de 10 Ko. Une page web, plutôt sobre en photos et illustrations “pesant” en moyenne 50 Ko, on a donc droit à une vingtaine de pages par mois. Une misère. De quoi décourager pas mal de candidats.Il faut ensuite franchir une deuxième barrière : la configuration du PC, qui comporte pas mal d’aléas. D’où le recours au service clients. Là, cardiaques, s’abstenir. Parce que, pour avoir en ligne un technicien ?” du moins, se prétendant tel ?”, il faut une sacrée dose de patience. Entre-temps, vous devez franchir plusieurs niveaux, raconter jusqu’à plus soif vos ennuis, sans compter les transferts qui échouent. Si je suis parvenu à utiliser tant le PC que le Palm, c’est à force de persévérance, car je n’ai jamais reçu le moindre avis pertinent. Une astucieuse manière de rebuter encore des candidats au GPRS.Les irréductibles ne sont pas sortis d’affaire, car une troisième épreuve les attend : la facturation. Le système a la main lourde. Lorsque vous demandez des comptes au service clients, il faut de nouveau s’armer de patience. Finalement, vous parvenez à convaincre vos interlocuteurs, qui vont “enquêter” et vous rappeler. Et, là, vous pouvez toujours attendre. Même si l’opérateur “régularise” sur la facture suivante, c’est toujours sans explication. On se croirait revenu quinze ans en arrière, du temps où France Télécom, alors administration monopolistique, estimait n’avoir de comptes à rendre à personne.Quand on voit le dispositif complet qu’a mis en place SFR pour rebuter les candidats au GPRS, on se demande ce qu’il va bien pouvoir inventer pour lUMTS.

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Jean-Pierre Soulès