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L’encre électronique pourrait bientôt supplanter les cristaux liquides

La start-up américaine e-Ink vient menacer la technologie dominante dans le domaine de l’affichage électronique. Avec son encre révolutionnaire, elle pourrait très bientôt jouer un rôle majeur sur le marché des écrans plats.

Au moment même où IBM met au point un nouveau procédé de fabrication de cristaux liquides, une méthode qui n’a pas enregistré d’évolution significative depuis le début du siècle dernier (la technique dite du velours est née en 1905), la start-up e-Ink annonce une révolution dans l’affichage sur écran. Son encre électronique devrait débarquer d’ici à la fin de l’année.Si la technologie de cette jeune pousse américaine tient ses promesses, le combat risque d’être acharné pour grignoter des parts du marché des écrans plats. Un segment très prometteur, qui représente aujourd’hui un chiffre d’affaires annuel de quelque 20 milliards de dollars (22,7 milliards d’euros). Philips Electronics, leader sur ce secteur, ne s’y est d’ailleurs pas trompé. En début d’année, le groupe néerlandais a investi 7,5 millions de dollars dans cette start-up, rejoignant, entre autres investisseurs, les Américains Lucent Technologies et Motorola. VUP (Vivendi Universal Publishing, éditeur du Nouvel Hebdo) figure également dans le tour de table d’e-Ink, à hauteur de 3 % du capital. Déjà, la technologie a passé l’épreuve du terrain avec Immedia. Cette nouvelle forme d’écran d’affichage publicitaire géant est visible dans des grands magasins à Chicago et Dallas. Un test grandeur nature, qui pourrait se diffuser à grande échelle. Et pour cause : les investissements publicitaires annuels sur les panneaux d’affichage situés dans des zones commerciales se montent à 14 milliards de dollars.L’encre électronique développée par e-Ink est applicable sur tout type de support, y compris le papier. Elle est composée d’un fluide contenant des millions de microcapsules, sorte de sphères transparentes minuscules, qui contiennent un colorant et des particules blanches chargées positivement. L’ensemble est disposé entre deux surfaces transparentes contenant un dense réseau d’électrodes. Quand la partie inférieure est chargée négativement, les particules sont attirées et, par conséquent, recouvertes par le liquide. Le matériau prend donc une teinte uniformément colorée.En inversant le champ électrique au-dessus de certaines capsules, les électrodes supérieures devenant négatives, les particules sont attirées vers le haut. Le liquide est alors repoussé, et la surface apparaît blanche. Chaque microcapsule représentant un pixel, il est possible, en appliquant localement le champ, d’afficher les motifs souhaités.

Un prototype éprouvé

Les développements s’orientent vers des systèmes permettant l’actualisation de l’affichage par ondes radio, éventuellement par la technologie Bluetooth (qui permet de connecter par ondes radio des ordinateurs ou périphériques dans un rayon de dix mètres). E-Ink vient de franchir avec succès un pas supplémentaire, en prouvant la compatibilité de sa technologie avec les produits du marché. L’équipe de la start-up a ainsi doté d’encre électronique une matrice active, fournie par IBM et a modifié les circuits. Le prototype a fait ses preuves et soutient la comparaison avec les technologies d’écrans actuelles.L’encre électronique est facilement lisible, quel que soit le niveau d’éclairage de l’endroit, et surtout, à la différence des cristaux liquides, quel que soit l’angle choisi. Enfin, l’avantage majeur dans l’électronique portable : la consommation est d’une durée infime, puisque seul le changement d’état nécessite de l’énergie.

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Agathe Remoué