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L’EDI sort de sa tour d’ivoire

Pour intégrer l’EDI au commerce B to B moderne, les éditeurs doivent travailler dans trois directions : le porter sur Internet, développer des technologies de passerelles XML-EDI, et définir un EDI présenté à la ” sauce ” XML.

Le problème de l’EDI (Electronic data interchange), c’est d’être resté une affaire de grandes entreprises. L’usage combiné d’Internet et de XML devrait désormais favoriser une large pénétration des échanges commerciaux électroniques chez les moyennes et petites entreprises. Le Forrester Group prévoit que, en 2005, les dépenses occasionnées par les projets EDI classiques ne représenteront plus que 40 % du total des investissements B to B.

La flexibilité de XML au service de l’EDI

L’arrêt de mort de l’EDI n’est pas pour autant signé, car s’il s’agit de s’inspirer de XML pour refondre le ” contenant ” et les protocoles applicatifs d’échange de données, la sémantique des échanges EDI devrait être transposée à XML. Ce langage devrait donc enrichir et propager l’EDI.De ce fait, les promoteurs des technologies Edifact tels qu’UN/Cefact (Nations unies), Unece (Europe) ou Edifrance, particulièrement concernés EDI-XML, poussent le standard ebXML, qui incarne le rapprochement entre EDI et XML. Ils ont du pain sur la planche. Car, si l’on a identifié depuis longtemps les limites et les lourdeurs de l’EDI, on est encore loin d’avoir stabilisé toutes les approches basées sur XML.L’EDI n’est, certes, pas un modèle de standardisation, puisque cette méthode d’échange avait donné le jour à deux grandes familles de protocoles : Ansi X.12 (aux États-Unis) et Edifact (dans le reste du monde). Mais, ce qui le handicape le plus est la complexité de sa mise en place. Avec ses services sécurisés et compte tenu du fait qu’il s’appuie fréquemment sur des réseaux dédiés à valeur ajoutée (RVA), l’EDI est adapté aux échanges de moyens et grands volumes.Nombre d’entreprises de taille modeste, ne générant que de faibles volumes de transactions, n’avaient pas les moyens d’investir dans l’EDI. On a d’abord pensé à une forme légère de l’EDI, puis on a cherché à tirer parti d’Internet en tant que transport de la messagerie EDI. Mais l’émergence de XML – qui apporte sa flexibilité et ses capacités à s’appuyer sur des modèles de document DTD (Document type definition)- bouleverse la donne. Chaque communauté EDI transposera dans des documents DTD spécifiques sa propre syntaxe EDI.

ebXML, une approche objet de la modélisation des processus métiers

Pour Edifrance, XML permettra d’interconnecter directement les applications e-business, et de prendre en compte des données hétérogènes telles que les signatures électroniques, les autorisations et les informations de routage. Cela devrait permettre d’éviter les doubles saisies de données que peut encore occasionner l’EDI. Cependant, Internet n’offre ni mécanismes d’enregistrement des transactions ni validation ou archivage des messages.Les messageries électroniques et les outils du Web ne comportent aucun interpréteur de la syntaxe EDI. Toute technologie EDI-XML devra contourner ces écueils. C’est ce que prétend faire ebXML, qui se fonde sur une approche orientée objets de la modélisation des processus métiers. Une session e-business en ebXML nécessite que chaque entreprise prenne connaissance des profils des autres partenaires.Grâce à cet échange de profils, les partenaires d’une relation e-business montrent leurs capacités de compréhension des processus métiers et des interfaces d’échange. Un accord de collaboration arrête ensuite ces conventions d’échange et la mise en ?”uvre des services de messagerie. Outre le routage des informations, ebXML garantit la livraison ainsi que l’authentification et la non-répudiation des messages.

Aux éditeurs d’adapter les progiciels

La balle est dans le camp des éditeurs. Ils devront doter leurs progiciels d’interfaces ebXML, concevoir des référentiels ebXML, et développer des passerelles EDI-XML. En effet, la coexistence de l’EDI classique et de l’EDI-XML s’annonce. On trouve déjà, heureusement, de nombreux logiciels e-business véhiculant des flux EDI, EDI sur Internet, XML, et – bientôt, on peut le supposer – ebXML.La légitimité d’ebXML s’est encore accrue grâce au soutien du consortium GCI (Global Commerce Initiative, ou Association mondiale d’entreprises de la distribution). ebXML constituera la chape de l’infrastructure de communication B to B du GCI.Mais, déjà, la coexistence avec d’autres formes de référentiels e-business se prépare, notamment avec l’UDDI. Malgré des analogies avec le référentiel ebXML, l’UDDI ne poursuit pas les mêmes buts. C’est un mécanisme de déclaration de services Web dans un contexte B to B. Il joue donc une fonction de découverte. Malgré cela, la cohabitation avec l’UDDI a été prise en compte par ebXML.Une couche d’abstraction accédera aux registres et aux référentiels ebXML, ainsi qu’à des référentiels externes. Des groupes de travail sur ebXML s’interrogent aussi sur l’instauration d’une communication bidirectionnelle totale entre les référentiels UDDI et ebXML. Un client ebXML pourrait interagir avec un référentiel UDDI, et inversement.

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Thierry Jacquot