Passer au contenu

Lectra Systèmes monte en ligne

Victime du ralentissement de la croissance américaine, le leader mondial de la CFAO (conception et fabrication assistées par ordinateur) est fortement sanctionné par le marché. Mais, grâce à Internet, le groupe envisage de doubler ses ventes en cinq ans.

Accident de parcours ou rançon de l’insolente prospérité de ces dernières années ? Lectra Systèmes, l’éditeur français de logiciels d’aide à la création et au design pour la mode et le textile, subit de plein fouet la baisse des investissements des entreprises américaines avec lesquelles il réalise 30 % de son activité. Sa récente ” alerte sur bénéfices ” pour le premier trimestre (perte de 3 millions d’euros) a amplifié la chute de son titre depuis le début de l’année (- 37 %). Présente sur le Second Marché, la valeur n’a pas pu être cotée pendant trois séances.Les efforts récents de l’entreprise pour conquérir le marché du B-to-B ne sont pas encore récompensés. Depuis quatre mois, son service LectraOnline permet d’offrir à ses clients des services en ligne et de faciliter l’échange de données électroniques sécurisées entre donneurs d’ordres, sous-traitants, industriels et distributeurs.” La chute du cours est le reflet de la brutalité de la baisse des investissements outre-Atlantique. Le ralentissement se traduit mécaniquement par une baisse de 30 % de la facturation “, explique Didier Le Ménestrel, gérand de fonds à la Financière de l’Echiquier.Lectra System misait gros sur ce marché et a fait progresser ses effectifs américains de 50 % au deuxième trimestre 2000 afin de proposer une offre ambitieuse de logiciels. “Les contrats avec les sociétés américaines restent excellents, mais toutes les décisions sont reportées”, explique un gestionnaire de fonds qui détient la valeur en portefeuille. Avant d’ajouter que, malgré les difficultés actuelles, il n’y a pas péril en la demeure. Un sentiment que partage Jérôme Viala, le directeur financier, pour qui la sanction du marché est excessive. “Face à une perte de 3 millions d’euros au premier trimestre, nous disposons d’une trésorerie de 36 millions… cela nous laisse le temps de voir venir”, déclare-t-il avant de reprocher aux analystes de “n’avoir pas pris en compte la bonne structure financière de son bilan. Après le gel actuel des commandes, les entreprises américaines seront condamnées à réinvestir, car, dans le secteur de la mode, on ne peut pas rester trop longtemps inerte même si la conjoncture est morose.” C’est là où réside la force de Lectra qui fonde sa croissance future sur le Net.A terme, l’objectif est de permettre aux entreprises du secteur de la mode de faire toutes leurs transactions en ligne, d’élaborer des catalogues virtuels et, surtout, de fabriquer des vêtements que les cyberacheteurs auront préalablement ” essayés ” sur le Net.Actuellement, l’entreprise ne réalise qu’un tiers de ses ventes en ligne. Mais, grâce aux nouvelles technologies, les dirigeants envisagent un doublement d’ici à 2005 pour atteindre le cap des 500 millions d’euros. A son cours actuel, environ 8 euros, le titre n’est valorisé qu’une fois son chiffre daffaires. Ce qui est très faible pour une société bénéficiaire depuis plusieurs années et leader mondial de son secteur.

🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.


JPS