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L’école de l’Internet cherche un nouveau souffle dans les universités

L’établissement de Marseille ne peut plus être financé par le GIE qui l’encadrait. Pour pouvoir continuer, il va passer sous administration universitaire.

L’Institut des applications avancées de l’Internet (IAAI) de Marseille, plus connu sous le nom d’école de l’Internet, vient d’être victime d’un bug. Un bug administratif. Annoncé en mai 2000 par
Lionel Jospin, alors Premier ministre, l’IAAI avait ouvert ses portes à la rentrée 2001, après la création du GIE en avril.Mais entre ces deux dates la loi de finances du 31 décembre 2000 a changé la donne : il sera désormais interdit à l’Etat de financer un GIE, structure privée… Conséquence directe : en juin dernier, l’Etat a annoncé
qu’il n’assurerait plus de financement.Désormais sans moyen, le GIE chapeautant l’école de l’Internet ?” constitué du ministère de l’Industrie et des quatre universités de l’académie d’Aix-Marseille ?” va disparaître. Une solution de rechange doit être
présentée dans une dizaine de jours.Ce seront vraisemblablement les universités d’Aix-Marseille qui formeront la nouvelle coquille administrative. ‘ Mais l’école ne ferme pas, insiste son directeur, Jacques Labetoulle, elle
continue avec les mêmes équipes, la même formation, le même diplôme habilité par la commission des titres d’ingénieurs. ‘

Un avenir incertain

Confirmation de cette situation à Aix-Marseille 3 : l’école ouvrira bien à la rentrée 2004, la campagne de recrutement de la nouvelle promotion est même en cours. Pourtant, à l’Ecole supérieure d’ingénieurs de Luminy (Esil),
qui dépend d’Aix-Marseille 2, on est moins catégorique. L’IAAI serait ni plus ni moins sur le point de s’arrêter faute de financement.Les discussions actuelles porteraient sur la manière de procéder : soit un arrêt brutal, soit une intégration de l’école de l’Internet à l’Esil ou à l’Ecole polytechnique universitaire de Marseille (Aix-Marseille 1). En tout
cas, ces diverses versions en disent assez sur la sérénité dans laquelle évolue l’établissement.La direction elle-même reconnaît d’ailleurs qu’il n’a pas pu se hisser à la hauteur des ambitions affichées. ‘ Nous avons des promotions d’une trentaine d’élèves, ce qui est inférieur à la cible, car nos moyens
financiers n’ont globalement pas suivi
, explique Jacques Labetoulle. Et je ne monterai pas les effectifs tant que je ne pourrai pas monter le nombre des enseignants-chercheurs. ‘Et là-aussi, l’IAAI doit faire avec les moyens qu’on lui donne : huit enseignants au lieu de la quarantaine envisagée. Ce qui place le coût moyen par élève ingénieur à un niveau plus élevé que dans les universités.Peu d’ouvertures également du côté des entreprises. Seules France Télécom et Bouygues Telecom faisaient partie du GIE. La structure dissoute, il ne reste qu’à espérer que les deux opérateurs continueront à soutenir l’établissement.
Quant aux autres, elles sont toujours restées hésitantes. Car, pour couronner le tout, l’école a eu le malheur d’apparaître au moment où léconomie Internet était en pleine déconfiture…

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Arnaud Devillard