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L’échange de factures virtuelles prend forme

Les volumes traités devraient décupler en un an. Les spécialistes de la facture électronique voient la vie en rose.

Juillet 2003. La France autorise officiellement la dématérialisation fiscale. Désormais, les factures peuvent être électroniques. C’est-à-dire échangées via le Web sous forme
de fichier signé. Et cela sans jamais devoir être rematérialisées sur papier. Ce moyen vient en complément de la facture dématérialisée ?” via l’EDI ?”, déjà
opérationnelle depuis 1991.Janvier 2005, dix-huit mois plus tard, fort peu d’entreprises ont adopté la nouvelle procédure ?” 500, tout au plus. La Direction générale des impôts (DGI) ne dispose d’aucun élément chiffré. Interrogés par
01 Informatique, les opérateurs de plates-formes spécialisées estiment à 4 millions le nombre de factures électroniques interentreprises passées par leur intermédiaire en France en 2004.Comparé au 1,7 milliard de documents encore adressés par courrier postal, c’est encore très peu. La facture électronique serait-elle en panne ? Pas forcément !

60 % des échanges en dématérialisation fiscale

En 2005, tous les prestataires s’attendent à une explosion des volumes. Le nombre total de factures transitant par un portail d’échange atteindrait 50 millions d’unités. Soit 12,5 fois plus en un an.
Explication chez B-Process, opérateur et consolidateur leader sur le marché : en 2004 : sa plate-forme Bill Manager a hébergé 150 entreprises en émission, et 50 en réception. Elle a traité 2 millions de factures, dont 60 %
en dématérialisation fiscale.Le reste ?” 0,8 million ?” transite sous forme de fichier texte ou tableur pour des raisons de commodité et de rapidité. Ces envois servent d’alerte avancée en attendant celui du document papier, encore
réclamé par de nombreuses entreprises.Cette année, B-Process prévoit de travailler avec 500 entreprises en émission, et 65 en réception. Des grands comptes viennent de le choisir : Carrefour, Galeries Lafayette et American Express. En 2005, Bill Manager pourrait
ainsi être amené à traiter plus de 20 millions de factures.

Les 230 000 clients d’EDF concernés

Son principal concurrent, Deskom, est aussi enthousiaste. En 2004, son portail Pasrel a accueilli 200 entreprises, dont 30 grands comptes, pour un volume de 1,2 million de factures. Cette année, il projette de traiter
entre 5 et 15 millions de factures, dont la moitié en dématérialisation fiscale.Son dernier grand contrat, conclu avec EDF, lui donne des ailes. Associé à Prologue, l’opérateur et consolidateur assurera le transport et la configuration personnalisée des factures que l’électricien adresse à ses
230 000 clients entreprises. Pour assurer cette croissance, Deskom vient d’être rejoint par deux opérateurs spécialisés dans les échanges interentreprises ?” Influe et Illicom ?” et un financier,
Galileo.D’autres challengers cherchent également à se faire une place. Asterion, la filiale de la poste belge, réaliserait environ 700 000 opérations en 2005. OBE rencontre déjà quelques succès avec un atout de taille : sa
dimension européenne. Streamserve/Posteasy va signer ses premiers contrats. Il s’attend à échanger très vite plusieurs centaines de milliers de factures. A la demande de leurs clients, tous planchent sur l’interopérabilité de leurs
plates-formes. B-Process, Deskom et OBE sont déjà très avancés dans ce domaine.

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Hubert d'Erceville