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Le web va-t-il tuer les encyclopédies sur CD-Rom ?

Les encyclopédies sur CD-Rom n’auraient plus que deux ans à vivre. Les éditeurs migrent tous sur le Net et essaient d’y trouver un business model rentable…

Les cigognes n’auraient pas fait mieux. En moins d’un an, dans un bel ensemble, toutes les encyclopédies françaises ont migré sur le Net. Et toutes sont désormais gratuites, sauf deux : l’Encyclopædia Universalis et Kleio, celle de Larousse. C’est l’Encyclopædia Britannica, en anglais, qui a lancé le mouvement en octobre 1998. Dans l’Hexagone, Webencyclo (décembre 1999) et le Quid ont suivi l’exemple. En septembre 2000, l’Encyclopédie Hachette a fait son apparition sur les portails Voila, Wanadoo et Club-Internet. Elle aura son propre site en janvier. Quant à Encarta, le bébé de Microsoft, elle est en libre accès depuis fin octobre.

La gratuité : une question de survie

Pourquoi abandonner les juteuses recettes tirées de la diffusion sur un support physique ? En fait, c’est une question de survie : les internautes ayant accès à un puits illimité de connaissances, les ventes de CD-Rom s’effondrent. ” Il y a deux ans, le premier CD-Rom qu’on achetait était une encyclopédie. Plus maintenant “, déplore Thomas Painçon, chef de produit chez Kleio. Les éditeurs continuent néanmoins de vendre des CD-Rom à 500 francs : ” Nous en produirons tant que des gens en achèteront “, affirme Neil Minkley, responsable de l’Encyclopédie Hachette, qui évalue leur espérance de vie à deux ans au minimum. Deux ans quand même : Hachette et Havas ont donc sorti à la fin de l’été la version 2001 de leur encyclopédie sur CD et DVD-Rom, et espèrent en vendre 20 000 avant janvier.Les consommateurs se sont vite habitués à l’encyclopédie en ligne : ” Nous gagnons cinq à sept mille abonnés par mois “, se félicite Fabrice Valay, directeur général de WebEncyclo. Pour autant, ils ne semblent pas prêts à payer. L’Encyclopædia Britannica et le Quid ont dû renoncer à la formule payante prévue au départ, faute d’abonnés.En l’absence de recettes, comment trouver un business model rentable ? Les encyclopédies gratuites se rémunèrent sur la pub : Hachette touche une part des revenus publicitaires perçus par les trois sites qui hébergent son encyclopédie. Autre ressource : le partenariat avec les librairies en ligne. ” L’internaute, explique Fabrice Valay, pourra acheter directement un livre cité sur webencyclo.com, qui touchera une commission sur les ventes. “” Comme dans la plupart des domaines, la gratuité n’est pas viable à long terme “, estime Guiseppe Annoscia, PDG d‘Encyclopædia Universalis. Un avis autorisé : ce manager vient d’Encyclopædia Britannica, le pionnier du gratuit (qui détient 50 % de son capital). De là à imaginer que la première encyclopédie gratuite sur le Net donnera bientôt le signal du retour au payant…

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Nicolas Lucas