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Le Web de demain bientôt là !

La version 5 du HTML est un chantier important qui ouvre de nouveaux horizons au Web. Si sa genèse est pour le moins compliquée, car bousculant de nombreux intérêts, le potentiel technique est bel et bien là !

Les pages Web que nous consultons quotidiennement reposent sur un cadre défini par le langage HTML, indispensable pour le rendu, mais ce dernier est resté figé depuis une dizaine d’années à la version 4.0. 1. Comme il est de coutume en matière de standardisation informatique, les différents protagonistes du milieu, parmi lesquels figurent le consortium W3C en charge de ce langage et les éditeurs de navigateurs, ont mis du temps à accorder leurs violons. Après la version 4, le W3C a estimé que le langage touchait ses limites et orienté ses travaux vers le XML en développant le XHTML 1.0. Il a ensuite lancé le chantier du XHTML 2.0. La non-rétrocompatibilité du XHTML 2.0 avec le HTML a provoqué une réaction des éditeurs de navigateurs qui ont travaillé sur d’autres spécifications au sein d’un autre groupe de travail, le WHATWG (Web Hypertext Application Technology Working Group). Ce petit monde a dû finalement se rendre à l’évidence. En continuant comme cela, le Web allait dans le mur. Peu enclins à attendre une hypothétique harmonisation d’un langage puissant et structurant, les concepteurs de sites puisent dans des briques supplémentaires ayant pour nom PHP, Javascript, XML, CCS3 ou encore Ajax. Indispensables pour fournir du contenu. La conséquence est qu’aujourd’hui une page Web est le résultat d’une superposition de langages et de technologies, au-dessus d’un cadre HTML… Plusieurs sont propriétaires – Adobe Flash ou Microsoft Silverlight pour ne citer qu’elles -, ce qui soulève de nombreuses polémiques. Le W3C a évité l’impasse en acceptant de prendre en compte les spécifications du WHATWG et un groupe de travail sur le HTML 5 a finalement été créé, sonnant par là même le glas du XHTML 2.0. Voilà pour la genèse…

Pour plus de dynamisme

Rendre les pages plus dynamiques, apporter plus d’interactivité au Web sans négliger la sécurité, endiguer les initiatives propriétaires, faciliter l’émergence d’un Web des applications plutôt qu’un Web des données, le HTML 5 doit relever de nombreux défis. Les anciens éléments en bloc et en ligne qui prévalaient dans les versions précédentes s’effacent au profit d’un jeu de balises qui définit chaque partie d’une page.Ce nouveau schéma de structuration des données apparaît alors comme une prémaquette définissant les différentes parties de la page. Le jeu de balises (header, nav, aside, footer…) autorise une conception beaucoup plus soignée des pages Web. Il va se substituer en partie aux éléments < div > utilisés actuellement dès lors qu’il s’agit d’inclure des éléments de bloc dans une page. L’élément < div >, qui signifie en fait division ou passage, est une composante forte du HTML et sa présence devrait passablement s’estomper avec la version 5.À cela s’ajoute une multitude d’améliorations apportées aux API (interface de programmation pour aider le créateur de la page Web lorsqu’il fait appel à des bibliothèques du système ou d’un service Web/ logiciel), aux attributs (propriétés que l’on peut affecter à une balise) et aux DOM (Document Object Model), ces derniers permettant de modifier le contenu, la structure et le style de document HTML. De quoi actualiser les pages de façon plus transparente pour l’internaute. D’autres initiatives méritent attention.Le Doctype (Document Type Declaration pour informer le navigateur du type de langage qu’il va rencontrer dans la page) qui figure en première position dans chaque page Web, a été simplifié. Par ailleurs, bien qu’il n’y ait pas de codec officiel pour l’audio et la vidéo, l’intégration d’éléments tels < audio > et < video > va venir concurrencer des formats propriétaires comme ceux d’Adobe ou de Microsoft. L’attribut draggable va permettre de déplacer un objet tandis que < canvas > permet la création d’éléments graphiques 2D en Javascript… Les possibilités de stockage en ligne évoluent également. En HTML 5, et à l’image des messageries, les navigateurs vont permettre de travailler sur les données issues de la dernière connexion, tout en restant hors ligne.Les enjeux qui portent sur cette version du HTML sont importants et on peut se réjouir du rapprochement qui s’est opéré entre les éditeurs de navigateurs et le W3C. Le risque étant de voir l’influence de quelques acteurs s’étendre encore plus avec les risques que cela comporte. Quoi qu’il en soit, le HTML 5 est loin d’être parvenu à maturité. Avant que les applications Web soient enfin riches et fluides comme nos applications locales, il va quand même couler encore un peu d’eau sous les ponts. Mais le mouvement est en marche.http://html5gallery.com/
http://molly.com/html5/html5-0709.html
http://dev.w3.org/html5/html4-differences/Overview.html

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Rémi Langlet