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Le web à tous les étages chez Reuters

L’agence britannique d’informations financières réorganise ses pôles d’activités autour du réseau et de ses clients.

La réorganisation de la Britannique Reuters était dans les cartons depuis deux ans. Le 7 mai, l’Américain Tom Glocer, qui prendra la direction du groupe de communication financière en juillet, en a donné le coup d’envoi. Objectif : se recentrer sur les clients et tirer avantage du net.La première agence d’informations financières va être réorganisée en fonction de ses quatre grands marchés : banque d’investissement et courtage, taux et changes, gestion d’actifs, entreprises et médias. Ces branches remplaceront les trois divisions actuelles : Reuters Information (RI), Reuters Trading Solutions (RTS) et Reuterspace, département internet de l’agence, dont le directeur, Rob Rowley abandonne ses fonctions.Au total, sur quatre ans, près de 500 millions de livres sterling (814,4 millions d’euros) auront été dépensés pour recentrer le groupe sur les activités internet. Un nouveau départ pour la société, créée en 1851 par l’allemand Julius Reuter, et dont le bénéfice avant impôt s’est élevé l’an dernier à 657 millions de livres pour un chiffre d’affaires de 3,59 milliards. “L’an dernier, ils ont dépensé 139 millions de livres pour moderniser leur réseau et l’adapter aux standards d’internet. Cette année, ils prévoient 150 millions, auxquels s’ajouteront 50 millions supplémentaires“, rappelle un analyste de la West LB Panmure à Londres. Cette réorganisation a un coût social : 500 suppressions d’emplois, selon le Financial Times.

Une sélection de services

Internet est au c?”ur de notre stratégie, soulignait récemment David Grigson, le directeur financier. Nous migrons d’une activité traditionnelle d’information vers une nouvelle. Par le passé, nos clients recevaient nos produits ficelés en rouleau sur leur bureau, aujourd’hui ils peuvent sélectionner et choisir les différents services, comme ils le souhaitent. ” Reuters fournit des informations financières et permet des transactions boursières en temps réel sur plus de 1 400 sites, en touchant plus de 73 millions d’utilisateurs par mois.Parmi les succès de l’agence : Instinet. Introduite en mai dernier au Nasdaq, cette filiale est devenue la plus grande plateforme de courtage électronique de Wall Street, par laquelle transitent 8,9 % des ordres passés sur le marché américain.En revanche, Reuters a été obligé de retarder l’introduction en Bourse de son fonds d’investissements Greenhouse. Créée en 1995, cette société spécialisée dans les investissements internet (avec plus de 93 sociétés à son portefeuille) a vu la valeur de ses placements fondre de 438 millions de livres à 54 millions.Par ailleurs, même si la vente de contenus à des portails comme Yahoo, AOL, ou Vizzavi n’a rapporté qu’une centaine de millions de dollars (près de 120 millions d’euros), le groupe compte poursuivre ce type de partenariat et en faire une source de revenus. Sur le modèle de son portail financier, réalisé en association avec la société américaine Multex (premier intermédiaire mondial en ligne), ou de son accord avec Equant, l’opérateur de services de télécommunications aux entreprises, passé récemment dans le giron de France Telecom.

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Pauline Damour à Londres