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Le tout-XML du W3C

Le World Wide Web Consortium (W3C) publie une recommandation concernant XSL, un langage définissant une méthode de mise en page de documents XML. Et poursuit sa réflexion sur les brevets logiciels.

Le futur des technologies Web est au bout de la route des Lucioles, au c?”ur du pôle technologique de Sophia Antipolis, à deux encablures de Nice. Là, dans les bâtiments années 60 de l’Inria, une douzaine d’experts du W3C travaillent à l’élaboration des standards de données Web, entourés d’une forêt de pins, d’oliviers, d’eucalyptus et de la douceur du climat méditérranéen. Voilà pour l’infrastructure. Côté interopérabilité, ces informaticiens ne supportent qu’un seul langage commun : le XML
(eXtended Markup Language).” Tous les efforts de développements réalisés par le W3C sont basés sur le format de données XML, explique Yves Lafon, spécialiste de XML Protocol, ou SOAP 1.2. Le XML a pour avantage d’être un format texte et non du code binaire. Il nécessite un faible effort de technicité, mais permet de construire des services évolués. Il correspond à l’esprit d’interopérabilité qui anime le W3C, dans la lignée du langage HTML, créé par Tim Berners-Lee au début des années 90. “Issu de SGML (Standard Generalized Markup Language), XML est un métalangage qui décrit la structure d’un document à l’aide de balises, indépendamment de sa présentation et de son contenu. Cantonné dans un premier temps à la gestion documentaire ou à l’échange de données à travers le Web, XML conquiert sans cesse de nouveaux bastions. On le retrouve désormais appliqué à la signature électronique (XML Signature), au dessin vectoriel (SVG), aux bases de données (XML Query, langage de requête proche du SQL), aux requêtes d’objets logiciels (SOAP), aux présentations multimédia (SMIL) ou encore au futur Web sémantique (RDF).

XSL, les feuilles de style de XML

Ainsi, le W3C vient juste de publier une recommendation XSL (eXtensible Stylesheet Language). Basé sur XSLT 1.0, un langage XML permettant la transformation de documents et de données XML, XSL permet de décrire les éléments de mise en page (en-tête, notes de bas de page, colonnes de texte, etc.) d’un document XML. Il est donc possible de stocker des documents XML, de spécifier la façon de les formater avec XSL pour un rendu adapté au Web et à l’impression. A titre de comparaison, XSL est à XML ce que CSS (Cascading Style Sheets) est à HTML.” Le W3C a une double mission : développer des technologies Internet interopérables d’une part et les rendre accessibles à tous d’autre part, malgré les différences de langues ou les handicaps, explique Daniel Dardailler, directeur Europe du W3C. Pour remplir cet objectif, nous nous appuyons sur les principes de neutralité ?” chaque site du W3C dépend d’universités, l’Inria en France, le MIT aux Etats-Unis, Keio au Japon ?” et sur l’adoption de nos standards par le consensus plutôt que le vote.
XML en est une illustration et son adoption par les industriels, la garantie d’une informatique plus simple et mieux intégrée “, conclut-il.La panacée, XML ? Pas encore. Car ce format de données texte comporte des inconvénients notoires. Dans le cadre d’échanges transactionnels sur le Web, les fichiers XML deviennent vite lourds, donc gourmands en bande passante. De plus, contrairement au code binaire, XML doit être interprété et consomme plus de ressources mémoire et processeur.” Certes, les fichiers XML sont plus volumineux que des binaires, reconnaît Daniel Dardailler. Il est possible de les compresser/décompresser pour les échanges Web, mais alors les serveurs doivent être dotés de très grosses capacités mémoire. En fait, nous avons envisagé une méthode d’encodage binaire des fichiers XML, mais les membres industriels du consortium n’étaient pas intéressés par ce type de développement. La loi de Moore veut que la puissance des machines augmente rapidement, ce frein à l’adoption d’XML va donc disparaître rapidement “, estime-t-il.Cet exemple illustre ainsi une limite dans la recherche du consensus prôné par le W3C. Les industriels membres du consortium sont les plus puissants : ils pèsent sur les développements en déléguant de nombreux ingénieurs sur les technologies qui les intéressent. A l’inverse, si l’une d’elles n’est pas dans leur intérêt, ils peuvent facilement l’enterrer. Comme l’encodage binaire de XML, qui va à l’encontre de la vente aux enteprises de machines plus nombreuses et plus puissantes…

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Antonin Billet