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Le temps des ordimateurs

Faire rire un vigile en faisant l’idiot devant des caméras de surveillance, c’était déjà difficile. Cela va devenir impossible. Derrière les écrans de contrôle, plus personne ne vous regardera. C’est un PC qui veillera.

Il y a dix ans, cela nous révoltait encore. Aujourd’hui, c’est devenu notre quotidien. Derrière des centaines de caméras, des vigiles nous guettent. A la sortie des supermarchés, dans les rues ou au milieu des parkings, des caméras surprennent le moindre de nos mouvements et les transmettent ensuite à des écrans de contrôle où nous apparaissons en petit et en noir et blanc. Les humains observent les humains : Big Brother s’est en partie incarné.Le projet Cromatica, développé dans des laboratoires londoniens, pousse un peu plus loin le bouchon de la paranoïa. Ce sont désormais des machines qui nous épient. Au départ, il y a un constat : les êtres humains, tout vigiles qu’ils sont, se fatiguent. Parfois, leur attention baisse. Les logiciels, quant à eux, ne sont jamais déconcentrés. Ils restent toujours sur le qui-vive. Les algorithmes développés par les chercheurs du département d’ingénierie du King College analysent les images vidéo en temps réel. Ils détectent les mouvements puis les comparent à des scénarios préenregistrés. Dans la ligne de mire : ceux qui marchent à contre sens, qui s’arrêtent trop longtemps… Tous ceux qui ont un comportement qui peut, au milieu d’une foule, paraître suspect.Le magazine Sciences et Avenir rapporte ce mois-ci une séance de test du logiciel. Unité de temps et de lieu : le réveillon de la Saint-Sylvestre, l’année dernière, à Trafalgar Square. Les fêtards londoniens se retrouvent ici pour célébrer l’arrivée de l’an 2000. La foule marche au ralenti. Impossible pour un ?”il humain de détecter un problème sur un ensemble d’images qui paraissent fixes. Le logiciel, lui, segmente les images captées, isole les différents flux humains selon leur position et leur direction et, soudain, détecte un mouvement circulaire qui indique que la foule n’arrive pas à sortir, qu’elle est coincée. En douze secondes, une alarme se déclenche, indiquant avec précision la position de l’accident. L’issue est alors dégagée.A quand un système similaire sur les Champs-Elysées ? Cela ne devrait pas tarder… Dans la liste de partenaires du projet figurent quelques français, dont la RATP. C’est gentil à eux de vouloir que nous passions le plus sûr des réveillons.Prochaine chronique le mardi 26 décembre

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David Groison