Le gouvernement vient de publier un rapport sur l’innovation en France**, rappelant que l’objectif national et communautaire est d’atteindre 3 % du PIB en dépenses de R&D à l’horizon 2010, contre
2,2 % aujourd’hui. Pour cela, ‘ il faut accroître l’effort de 40 % en huit ans. Ce qui est considérable ‘. Il s’agit d’encourager en premier lieu les entreprises françaises (par
opposition au secteur public), ‘ dont les dépenses de R&D sont, en moyenne, inférieures de 25 à 40 % à celles que l’on observe au Japon, aux Etats-Unis ou en Allemagne ‘.Même les efforts publics communautaires sont jugés insuffisants : on estime généralement que les subventions à l’innovation de Bruxelles n’atteignent pas la moitié du budget R&D d’IBM. Des axes
d’action ont donc été retenus, et une série d’indicateurs a été mise au point.Alors, où en est-on ? Les résultats ne sont guère encourageants : les fonds levés sur le second marché sont sinistrés, et la création d’entreprises dans les secteurs high-tech baisse. Seuls progressent le nombre
d’internautes (estimé à 13 millions d’usagers réguliers) et le taux de foyers connectés à internet (23 %).Pourtant, le tableau n’est pas aussi noir. En reliant de manière systématique le taux d’innovation aux dépenses de R&D, le gouvernement s’est peut-être trompé de cible. Il existe dans l’entreprise
d’autres sources de progrès, qui viennent des méthodes, de l’organisation, de la gestion des connaissances et de la circulation des idées.La transposition, notamment, est une méthode clé de l’innovation moderne : appliquer à quelque chose de nouveau ce qui a bien marché ailleurs. C’est ainsi, par exemple, que le binaire de l’informatique a donné
naissance aux disques compacts ou que la compression numérique des fichiers de données s’est étendue à l’audiovisuel. Alors, gardons un peu d’optimisme et continuons d’innover tous les jours en attendant la reprise !* Directeur de la rédaction de 01 Informatique
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