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Le ‘ streaming ‘, nouvelle arme des sites pirates

Diffuser un flux vidéo de bonne qualité, dans un grand format et sans téléchargement, c’est ce que permettent les derniers sites illégaux de partage de fichiers. Les ayants droit s’inquiètent.

A l’heure où la
surveillance automatique des réseaux de ‘ peer to peer ‘ est à nouveau d’actualité, l’industrie du
cinéma doit faire face à une nouvelle menace. Une vague récente de sites fait en effet son apparition sur la Toile, s’appuyant non pas sur le téléchargement de fichiers vidéo, mais sur leur mise à disposition en streaming.
Autrement dit sur la possibilité de visualiser films, séries TV et clips vidéo depuis son écran de PC presque instantanément, sans attendre le téléchargement de la totalité d’un fichier.Le concept n’est pas nouveau. Il est d’ailleurs déjà utilisé par des sites légaux de partage de fichiers, tels YouTube ou Dailymotion, dont certains se servent pour poster du contenu sans en avoir les droits. Mais la qualité de la
dernière génération est bien meilleure.Sur Joox.net, par exemple, l’internaute regarde en un clic, en DivX, les films et les séries de son choix : Pirates des Caraïbes 3, OSS 117, Prison Break, Scrubs, etc. La vidéo peut être vue en plein
écran dans une définition fort appréciable alors que, jusque-là, les internautes devaient se contenter d’une version pixelisée en Flash.

Un catalogue des films piratés

En fait, Joox.net recense les vidéos postées sur Stage6, le site de partage de vidéos conçu par Divx, société à l’origine du format de compression vidéo. Disponible en bêta, Stage6, dont le lancement est passé relativement inaperçu, se
veut une plate-forme légale. Il prévient dans ses FAQ : ‘ Vous pouvez seulement uploader des contenus dont vous avez les droits. Nous retirons immédiatement tous les contenus pour lesquels nous
remarquons une violation des droits d’auteur. ‘
Mais comme chez Google Vidéo, par exemple, certains détournent ce service pour mettre à disposition des ?”uvres piratées. Joox.net se contente pour sa part de les référencer, sans héberger le contenu. En France, d’autres sites font de
même, tel Media-Maniac.com, qui dresse un catalogue des films piratés disponibles sur les pionniers du partage de contenu (Dailymotion, YouTube, etc.). The Pirate Bay, célèbre annuaire de liens BitTorrent, envisage lui aussi de mettre en ligne très
prochainement un site de streaming.

Des actions en justice sont possibles

Les ayants droit s’inquiètent de ce nouveau genre de piratage. ‘ Avec l’émergence du Web communautaire, la diffusion illégale de contenus protégés en streaming est en pleine expansion. La
qualité plus que correcte des images nous inquiète. Mais ces sites sont des plates-formes identifiables avec un administrateur ‘,
prévient Frédéric Delacroix, délégué général de l’Alpa (Association pour la lutte contre la
piraterie).Des actions en justice sont ainsi fort possibles à l’encontre des sites hébergés sur le territoire national. Pour ceux qui sont situés à l’étranger, les ayants droit peuvent demander à la justice d’imposer un filtrage aux fournisseurs
d’accès à Internet, comme cela avait été fait dans le cas d’un
site révisionniste. Joox.net, qui ne diffuse pas de contenu en langue française à l’exception de OSS 117, pourrait fort bien ne plus être accessible depuis
l’Hexagone.Et c’est là la seule parade, puisque sans partage de fichiers (téléchargement et mise à disposition), les ayants droit peuvent difficilement poursuivre les internautes pour avoir regardé un film sur le Net. A l’Alpa, on en convient et
on rappelle que la politique de l’association n’est de poursuivre que des primo-diffuseurs, ceux qui mettent à disposition les sources. Ou ceux qui facilitent l’accès à des contenus piratés. En 2004, Edonkeygoogle.fr.st a été fermé et son
responsable poursuivi car il permettait l’accès à plus de
4 000 films piratés.

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Hélène Puel