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Le SMS ” surtaxé ” relance la guerre entre éditeurs et opérateurs

Neufs projets vont être expérimentés jusqu’en avril. Mais les conditions de rémunération des éditeurs de contenus sont en dessous de leurs attentes.

Le SMS (Short Message Service) surtaxé, c’est parti.L’information avait été révélée dès la semaine dernière dans les colonnes du Nouvel Hebdo : les opérateurs de téléphonie mobile Bouygues Telecom, Orange et SFR ont lancé les premiers tests de messages courts à prix d’or sous le nom de ” SMS+ “.Leur principe est très similaire à celui du kiosque Minitel. Pour obtenir un service d’information, l’utilisateur paie les frais de la communication plus une partie complémentaire destinée à rémunérer l’éditeur du service.

Il faut plus de palliers, plus chers

Avant de lancer des offres commerciales (au début du mois d’avril en principe), une phase d’expérimentation a été mise en place. Suite à un appel à projets des trois opérateurs de téléphonie mobile, 52 projets ont été présentés et 9 ont été retenus.Entrevue, Edipresse, Kiwee, Météo France, La Tribune, NRJ, Wanadoo et Tiercé Magazine font partie des heureux élus. Trois paliers tarifaires ont été définis : 0,05 euro, 0,20 euro et 0,35 euro, auxquels s’ajoute pour le client le coût d’envoi du SMS (environ 0,15 euro).Quant aux numéros des services surtaxés, ils comprendront 5 chiffres, le premier indiquant le palier tarifaire du service. Ainsi pour 0,05 euro, les numéros commenceront par 4 pour 0,20 euro par 5 et pour 0,35 euro par 6.Mais, si le projet commence à prendre forme, plusieurs questions restent encore en suspens. Notamment la rémunération des éditeurs. Ceux-ci ne percevront une rétribution que sur la partie surtaxée du SMS.Philippe Jannet, président du Geste (Groupement des éditeurs de services en ligne), a vivement réagi à ces tarifs : “ Il faudrait créer deux paliers supplémentaires, à 0,50 euro et à 1 euro. D’autre part, il n’y a aucune raison pour que les opérateurs ne reversent pas l’intégralité de la partie surtaxée des SMS+ aux éditeurs de contenus. Ils se rémunèrent déjà largement sur les coûts de l’envoi des minimessages. “

Quand les opérateurs mangent toute la marge

De son côté, Henri de Maublanc, membre du conseil d’administration de l’Acsel (Association pour le commerce et les services en ligne) temporise : ” Pour le moment, l’intérêt, c’est que le service démarre. Mais il est vrai que les opérateurs doivent y mettre du leur. Ils sont persuadés que ce sont eux qui ramènent du trafic alors que ce sont les éditeurs de contenus qui vont créer la notoriété du service. “Leur colère ne sera que plus grande en découvrant les conditions générales proposées par SFR (filiale de Vivendi Universal), qui s’apprête à faire payer aux éditeurs les messages courts permettant d’envoyer l’information demandée par l’utilisateur. Ce qui rendrait le premier palier tarifaire déficitaire pour les fournisseurs d’information. Mais, au-delà de la rémunération, d’autres points restent à éclaircir.”Nos clients n’ont pas souhaité participer à l’expérimentation car ils n’étaient pas sûrs de conserver leur numéro d’accès après les tests “, commente Alexandre Mars, coprésident de Phone Valley, soulignant un manque de transparence dans l’attribution des numéros d’appel. Les opérateurs prévoient de créer une ” centrale de réservation des numéros ” et voudraient que cette association “ n’apparaisse pas comme une entente “. Mais n’y ont invité personne pour l’instant…À la décharge des éditeurs de contenus, qui sont tenus à des accords de confidentialité et qui ne s’expriment qu’au travers d’associations professionnelles, il faut noter que les appels à expérimentations comportent certaines imprécisions. Ainsi, il n’est fait nulle part mention d’un engagement des opérateurs sur la qualité de service. Si TF1 lançait un service d’alerte sportive sur les buts de l’équipe de France de football, la chaîne ne pourrait être assurée que ses SMS seraient bien transmis en temps et en heure…

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Alain Steinmann