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Le smartphone se limite à l’usage personnel

Le téléphone intelligent est de mieux en mieux équipé pour traiter des données. Mais il reste avant tout un outil individuel, faute de s’orienter vraiment vers les applications professionnelles.

Depuis six mois, un nouveau terminal mobile est né : le téléphone intelligent ou évolué, ou smartphone. Il a été promu au rang de grande vedette dans la ville des stars, Cannes, lors du congrès mondial 3GSM, en février dernier. Des salves d’annonces croisées entre constructeurs de terminaux, éditeurs de systèmes d’exploitation, fabricants de composants ?” Microsoft, Nokia, Motorola, TI, Wavecom, HP, etc. ?” ont montré tout l’intérêt que porte l’industrie à ce nouveau venu. Si l’assistant personnel se fait désormais communicant, c’est d’abord un ordinateur de poche. Le téléphone intelligent, lui, est d’abord un téléphone. Mais les constructeurs, tels Nokia, Ericsson ou Siemens, le gavent de plus en plus de fonctions de traitement de données.Agenda et gestion des contacts sont désormais disponibles dans la plupart de ces appareils. Les plus récents peuvent ainsi se synchroniser avec Outlook sur PC. Ils possèdent un micronavigateur (WAP) et, parfois, un client de messagerie. D’autres, comme le SL45 de Siemens, sont capables d’exécuter des applications Java, de recevoir des cartes d’extension mémoire et de se transformer en baladeurs MP3. Tant et si bien que le téléphone intelligent et l’assistant personnel communicant finissent par se rejoindre. Pour différencier ces deux types de produits, on fait appel à des éléments plus matériels, telle la taille de l’écran, ou plus subjectifs, comme la forme. “Un assistant personnel se manipule à deux mains, avec un stylet ; et un téléphone intelligent à une main, et il n’a pas de stylet”, précise Laurent Dugimont, responsable mobilité chez Microsoft France. Cependant, la frontière devient totalement floue avec des appareils comme le Treo de Handspring ou le 9210 de Nokia, qui se veulent à la fois téléphone et assistant personnel.

Les éditeurs restent polarisés sur les jeux et le grand public

Mais si l’assistant personnel fait son entrée dans l’entreprise en tant que terminal mobile, le téléphone évolué reste un outil personnel. “C’est l’outil du cadre supérieur, qui a sans cesse besoin d’être informé, de consulter. Tandis que l’assistant convient aux forces de terrain, qui doivent traiter des données pour établir un devis, remplir une fiche client ou passer une commande”, remarque Olivier Manier, directeur général de Nymphea, une jeune SSII spécialisée dans l’internet mobile. Les applications professionnelles pour téléphone intelligent sont encore rares.Les éditeurs se polarisent, pour le moment, sur les jeux et le grand public. Il est vrai que les possibilités offertes par un aussi petit écran et un clavier numérique doté de quelques touches de navigation sont des plus réduites. En outre, si le marché des assistants personnels s’est organisé autour de deux systèmes d’exploitation ?” Pocket PC et Palm OS ?”, celui des téléphones n’est pas encore complètement sorti du monde propriétaire. Même Nokia et Ericsson, pourtant fondateurs de l’alliance Symbian, qui vise clairement la cible du téléphone intelligent, n’ont pas encore totalement opéré leur révolution : seuls quelques modèles fonctionnent sur ce système d’exploitation. Microsoft veut prendre également pied sur ce marché et pousse Smartphone 2002. Une autre solution visant à ouvrir le téléphone intelligent tourne autour du langage Java adapté aux mobiles : J2ME. Mais le téléphone intelligent devra encore attendre avant d’être classé au rang des postes de travail mobiles.

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Jean-Pierre Soulès