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Le Sernam traque ses colis par WAP

Pour optimiser ses livraisons, la filiale de la SNCF a équipé ses camionneurs de mobiles connectés au net. Surprise : c’est un succès !

Le WAP [Wireless Application Protocol, ndlr] n’a pas dit son dernier mot. Flop pour ses applications grand public, ce protocole de distribution d’informations web sur mobiles séduit certaines entreprises, dans le secteur du transport notamment. Le Sernam (Service national des messageries) ne jure d’ail- leurs plus que par lui pour rationaliser le suivi de ses livraisons. Depuis le mois de décembre 2000, quelque 150 routiers de l’entreprise de transport consultent leurs ordres de livraison et rendent compte de leur avancement via le WAP : ils devraient être 2 000 dans les prochains mois. “Grâce à la solution développée, qui se connecte au système d’information de l’entreprise, les routiers ont accès sur leur téléphone portable aux lieux et horaires de livraisons, puis, une fois ces dernières réalisées, ils se reconnectent pour valider chaque course ou sélectionner une des anomalies possibles“, détaille Arnaud Affergan, responsable internet mobile chez l’agence web Himalaya, qui a installé l’application via le portail internet mobile de France Telecom.Pour un coût réduit (4 600 euros, soit 30 000 francs, annuels pour l’accès au portail et 1,50 à 6,10 euros par téléphone et par mois, selon les volumes de communication), l’entreprise s’offre une meilleure traçabilité de la commande, mais surtout des gains de productivité. “ Le routier ne passe plus par un télé-opérateur pour obtenir le lieu de sa livraison ou en faire saisir le compte-rendu. Cela permet une réduction des effectifs administratifs “, explique Denis Mistral, directeur des systèmes d’information de cette filiale de la SNCF. Autre avantage : “Nous gagnons en satisfaction clients, ajoute-t-il. Ils peuvent surveiller l’état de la commande sur un extranet. Nous gagnons aussi en délais de paiement, car la facturation se fait dès la confirmation par WAP de la bonne arrivée de la livraison, et plus au retour du camionneur. ” Restent les éternels problèmes du WAP : ergonomie médiocre, problèmes de connexion, faible capacité de stockage… Des écueils qui limitent son utilisation : “ Il est adapté à des entreprises qui échangent un faible volume d’information avec des équipes nomades peu rompues à l’informatique. Et pour un coût faible, puisqu’il suffit d’un mobile, explique Arnaud Affergan. Mais pour des applications plus sophistiquées, le PDA dominera le marché.

Défricheur pour les PDA

Cas d’école chez Air Liquide (AL) : France Telecom met 50 téléphones WAP en test… et c’est le PDA qui tire les marrons du feu ! “ Nous allons probablement nous orienter vers ce support, car il est plus ergonomique, explique Jean Lignières, responsable de l’informatique industrielle d’AL. L’expérience du WAP nous aura en tout cas convaincus du besoin réel de nos salariés nomades en connexion à notre système d’information sur un mode mobile“. France Telecom, SFR et Bouygues Telecom sont dans les starting-blocks : les trois opérateurs télécoms commercialisent leurs offres d’internet mobile depuis quelques mois. L’enjeu n’est pas négligeable : le cabinet Markess international estime que 4 % de la dépense des entreprises françaises investie dans les projets web le seront dans l’internet mobile à l’horizon 2002. Larrivée des standards GPRS et UMTS, permettant des débits plus rapides, devrait encore accélérer la demande.

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Sophie Janvier-Godat