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Le salut de Cabletron passe par les nouveaux marchés

Piyush Paitel, le président de Cabletron Systems, tient désormais fermement la barre. Son objectif est de redresser la situation de la firme en devenant le leader sur des segments de marché tels que la convergence voix-données.

Depuis plusieurs années, Cabletron Systems a des problèmes et se situe loin derrière l’éternel trio 3Com, Cisco Systems et Nortel Networks. Stratégie floue, politique de distribution changeante, erreur dans les choix technologiques et capitalisation boursière faible ne sont que quelques-uns des éléments reflétant les difficultés de l’entreprise. Pourtant, en 1998, la firme de Rochester a été bien inspirée en rachetant Yago, l’un des pionniers de la commutation de niveaux 3 et 4. Dans la corbeille de mariage, Cabletron trouvait le Smart Switch Router 8500 (SSR), maintes fois primé. Grâce à lui, il a pu se refaire une santé en obtenant la première place sur le marché des commutateurs modulaires de niveau 3.

Des résultats inespérés mais encore insuffisants

En s’appuyant sur sa gamme de SSR, qui représente 21 % des ventes, Cabletron était le numéro un mondial, au deuxième trimestre 1999, sur le marché des commutateurs modulaires de niveau 3, avec 32 % de parts de marché, contre 29 % pour Nortel et seulement 16 % pour Cisco (d’après une étude, de 1999, du Dell’Oro Group). En revanche, dans le secteur des commutateurs de niveau 3, Extreme Networks mène le bal, avec 29 % de parts de marché, contre 26 % pour Cabletron. Cisco, le roi de l’interconnexion, est faible sur ces deux marchés. A la question ” Comment convaincre vos clients de prendre vos produits plutôt que ceux de Cisco ? “, la réponse de Piyush Paitel, président de Cabletron, est nette : ” Sur ces nouveaux segments de commutation 3, nous ne luttons pas contre Cisco, mais plutôt contre les nouveaux venus, tels Extreme Networks ou Foundry Networks. Cependant, BT, un client traditionnel de Cisco, a choisi nos produits. ” Les résultats du dernier trimestre ont dépassé les espérances de Wall Street (356,7 millions de dollars pour le deuxième trimestre fiscal de la firme) mais restent encore insuffisants pour faire le bonheur des actionnaires.

L’inconnue de la voix sur IP

Cabletron n’a pas de dettes et détient près de 400 millions de dollars de cash “, rappelle son président. On a vu pire situation. Concernant les canaux de distribution, le modèle défini devient plus indirect aux Etats-Unis, et de multiples partenariats devraient voir le jour. La société se concentre aussi sur le matériel, avec une offre pour les fournisseurs d’accès et de services Internet, avec le modèle SSR 32000 et cinq solutions assemblées.
En matière d’intégration de la voix sur IP, le défi semble plus difficile, car le savoir-faire de Cabletron vient du monde des données. Et, même si la société dispose des passerelles externes ad hoc, qui, demain, pourront être intégrées directement aux commutateurs, dialoguer avec les opérateurs télécoms n’est pas qu’une simple affaire de technologie. Il y a des problèmes d’ordre culturel à résoudre, et la situation est complexe, même pour des géants comme Cisco. Pour doper la société, Spectrum, la plate-forme logicielle d’administration, deviendra une entité séparée.

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par Olivier Ménager