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Le robot SpotMini de Boston Dynamics commercialisé en 2019

Focalisée sur la recherche depuis 26 ans, la société annonce vouloir vendre pour la première fois ses produits. A commencer par son robot quadrupède qui pourrait intéresser des professionnels pour des applications de sécurité.

Tout le monde connaît les robots de Boston Dynamics, époustouflants de fluidité et de rapidité mais aussi légèrement inquiétants par leur forme humanoïde ou leur apparence animale.
Le rachat de la société par le conglomérat japonais SoftBank l’année dernière intriguait, Boston Dynamics s’étant consacré à la recherche en partenariat avec l’armée américaine depuis ses débuts il y a 26 ans. Qu’allait devenir cette entreprise installée aux bords de la Vallée de l’étrange ? Une première réponse vient d’être apportée à cette énigme.
Le fondateur de Boston Dynamics Marc Raibert annonce en effet que le robot SpotMini va être commercialisé courant 2019. Une première pour la société qui n’a jamais vendu ses produits dans le civil.

Boston Dynamics pense aussi à court terme

La nouvelle a été révélée lors d’un événement organisé par TechCrunch le 11 mai dernier à Berkeley. Le timing est parfaitement orchestré puisque Boston Dynamics venait de mettre en ligne sur YouTube les derniers exploits de SpotMini et qu’une grande conférence est prévue au salon du Cebit en Allemagne avec Marc Raibert le mois prochain. Nous n’étions pas habitués à autant de communication de la part d’une société plutôt discrète sur la finalité de ses travaux.

SpotMini a été dévoilé pour la première fois l’année dernière et s’est illustré depuis dans diverses vidéos où on l’a vu ouvrir des portes et plus récemment naviguer dans un environnement plein d’obstacles au siège de Boston Dynamics.
Il est souvent comparé à un chien parce qu’il est quadrupède. Il pèse une trentaine de kilogrammes et dispose de 90 minutes d’autonomie. Enfin, il est équipé d’une multitude de caméras : deux à l’avant, une à l’arrière et une sur chaque flanc.
Son prix n’est pas encore connu mais il aurait vocation, dans un premier temps, à être utilisé uniquement dans des bureaux. Et pourquoi pas, un jour, par le grand public dans des habitations. Il est entré actuellement en phase de pré-production, l’objectif étant de fabriquer cette année une centaine d’exemplaires commercialisables milieu 2019.

Sur la scène de TechCrunch, SpotMini a fait son apparition dans une version reference design avec une apparence plutôt réussie, tout de noir revêtu. Comme un robot aspirateur, il est capable de mapper son environnement pour ensuite y circuler en toute autonomie, avec ceci de plus qu’il est en mesure de monter et descendre des escaliers. Télécommandé par un opérateur, il s’est livré à une série de mouvements étonnants par leur précision et leur vélocité, le tout sans jamais perdre son équilibre.

Une plate-forme logicielle et matérielle

Le problème, c’est que Marc Raibert reste extrêmement vague sur les applications de SpotMini dont on apprend cependant qu’il est conçu comme “une plate-forme logicielle et matérielle”. “Nous avons développé une application de surveillance qui s’appuiera sur les caméras de SpotMini”, a déclaré Marc Raibert. “Une API sera ouverte à des développeurs tiers pour qu’ils mettent au point leurs propres applications”, a-t-il ajouté. Par ailleurs, la tête de SpotMini peut accueillir du matériel additionnel.

Interrogé sur les applications concrètes des robots de Boston Dynamics en général, Marc Raibert a expliqué que Google a été le premier à le pousser à réfléchir à la question.
Softbank va plus loin en réclamant à la fois des projets à long et court terme, même concernant une machine aussi expérimentale qu’Atlas. Ce qui ne veut pas dire qu’il soit question de commercialiser l’impressionnant robot humanoïde.
“Nous l’utilisons pour développer des briques de technologie qui peuvent être appliquées à des choses à court terme. Par exemple, le fait d’utiliser les deux bras simultanément pour manipuler des objets de façon coordonnée avec le corps est quelque chose qui pourra être appliquée à des machines plus simples”.
Idem pour le design ou encore l’utilisation de l’énergie hydraulique spécifique à Boston Dynamics.

Marc Raibert reste cependant tourné vers l’avenir. Pour lui, quelque chose de “plus grand qu’Internet”, pourrait advenir grâce aux progrès de la robotique. “Internet vous permet d’accéder à toutes les informations dans le monde, mais les robots, particulièrement si vous les combinez à Internet, vous permettront de toucher et manipuler chaque chose”, détaille-t-il. Une perspective qui prendra beaucoup de temps mais qui promet de révolutionner nos vies.

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Amélie Charnay