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Le robinet discuté de l’informatique

Selon Nicholas Carr, l’informatique est devenue une commodité au même titre que l’électricité et elle n’est plus une arme de différenciation dans le business. Une thèse qui a provoqué une levée de boucliers immédiate…

Nicholas Carr est l’homme par qui le scandale est arrivé. C’était l’un de ces consultants obscurs, dont les chroniques sur la technologie peuplent les colonnes des journaux américains, jusqu’à ce qu’il
publie son article, devenu le fameux ‘ IT Doesn’t Matter ‘ dans la Harvard Business Review.Rappelons sa thèse centrale : l’informatique est devenue une commodité au même titre que l’électricité ; elle n’est plus une arme de différenciation dans le business. Evidemment, la levée de boucliers chez
les fournisseurs a été immédiate, puisque c’est leur avenir qui est en jeu : si vous êtes IBM face à HP ou Microsoft face à SAP et que l’on vous dit : ‘ Peu importe qui vous êtes et ce que sont vos
produits ! ‘
, nul doute que ça vous donnera des boutons. Du coup, le débat s’enrichit tous les jours de nouveaux arguments pour ou contre.Il vient de rebondir dans Les Echos du 24 septembre, où Nicholas Carr s’est trouvé un allié inattendu : Paul Horn, patron de la recherche d’IBM ! ‘ Il faut
considérer l’informatique comme un service, comme l’électricité ou l’eau ‘
, dit ce dernier. Et d’aller même plus loin en affirmant : ‘ Il est plus facile et plus sûr de
fournir des ressources informatiques que de gérer un réseau électrique. ‘
Certes, ces arguments viennent au secours de la nouvelle stratégie d’IBM, ‘ business on demand ‘ : on ouvre le robinet de l’informatique quand on veut, et on régule son
débit selon ses besoins. Mais on reste quand même perplexe de les entendre de la bouche d’un grand ponte de la recherche high-tech, qui nous apparaît davantage dans son rôle quand il annonce ‘ un milliard de transistors
par puce avant 2010. ‘
Cela dit, les conclusions de Nicholas Carr, qui ne peut s’empêcher de nous donner des conseils, ne sont pas forcément à négliger. Le DSI, dit-il, doit désormais se focaliser sur trois objectifs : dépenser moins ; être
davantage un suiveur rapide qu’un avant-gardiste (‘ early adopter ‘) ; se focaliser sur les vulnérabilités plutôt que sur les opportunités.Seul inconvénient : ça devient, à l’entendre, un métier pas très passionnant…* Directeur de la rédaction de 01 Informatique

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Luc Fayard*