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Le retour en force de l’immobilier sur le net

4 start-up qui comptent dans l’immobilier sur internet : Immostreet (Fr), Pro-a-Part (Fr), Previsite (Fr), Easy Buro (Fr)

Après Smartimmo et 123 immo, c’est au tour de Nexdom de se trouver sur la sellette. Le groupe Trader.com a décidé de mettre en vente son portail d’annonces immobilières. “Nexdom était bâti sur un modèle publicitaire et partenarial qui n’a plus de sens aujourd’hui, explique Pierre-Yves Bimont Capocci, vice-président en charge de la stratégie pour Trader.com. De plus, le site ne s’appuie sur aucune activité d’édition traditionnelle.” Le doigt est mis sur le c?”ur du problème : les pure players du secteur résistent mal, en effet, à la concurrence des éditeurs traditionnels, mieux armés pour fidéliser les agences immobilières et conscients, depuis longtemps, de l’intérêt du net pour leur business.Ainsi, FTD (Se Loger, Le Magazine du Neuf, etc.) est présent depuis 1996 sur le web avec Seloger.com ; le groupe De Particulier à Particulier y est apparu en 1998 avec Pap.fr ; et Minitelorama, de son côté, a lancé Alouer.com et Avendre.com… En misant sur une stratégie multicanal, ces groupes ont trouvé un relais de croissance à l’édition papier des petites annonces. Et le modèle fait des émules. Immostreet.com produit son propre journal, et la Fédération nationale des agences immobilières (Fnaim) s’apprête à lancer le sien cette semaine, lors du salon de l’immobilier (21-24 mars, à Paris).

Internet fait l’unanimité

L’utilité de ces sites n’est plus à démontrer. Une étude réalisée en juin 2001 par l’institut Skopos montre que 27,1 % des internautes ont trouvé ce qu’ils cherchaient après avoir visité un ou plusieurs sites d’annonces. “Internet a “boosté” psychologiquement et économiquement un secteur en mal d’innovation”, explique Stéphane Roma, directeur général de Entreparticuliers.com. Or le marché immobilier ?”toujours très actif (+4,3% en 2001), même si un palier semble se profiler ?” promet de belles heures aux transactions en ligne. Mais une recomposition du paysage est inévitable : il existe une centaine de sites consacrés à l’immobilier, alors que les professionnels se contenteraient de deux ou trois acteurs.Derrière les grands sites d’annonces généralistes issus des journaux gratuits, comme Bonjour.fr (Comareg) ou petites-annonces.fr (Spir), les mieux lotis sont sans doute les sites spécialisés dans les transactions entre particulier. Ces derniers reçoivent chaque mois 100 000 à 200 000 visiteurs, reflétant une réalité franco-française : dans l’Hexagone, la moitié des transactions immobilières se font hors du circuit professionnel. Pour les annonces émanant d’agences, des sites comme Pro-a-part, Homevillage ou Seloger s’imposent peu à peu comme les références du secteur.Sur ce créneau, les grands promoteurs n’entendent pas laisser passer la manne. Ainsi Bouygues Immobilier, Kaufmann & Broad et Georges V, les trois principaux acteurs de l’immobilier neuf, ont choisi de créer leur propre portail Vivolio.com. De son côté, Meunier Habitat propose déjà la réservation de logements en ligne. Et c’est sans compter les grands réseaux d’agences, tels Century 21, Laforêt, Era Immobilier ou la Fnaim, qui se déploient massivement sur le net.L’immobilier d’entreprise n’est pas non plus en reste, et rares sont les portails qui ne se dotent pas d’une rubrique spécialisée, comme Immobilier.com ou Lesiteimmobilier.com, en concurrence avec les grands groupes de l’économie traditionnelle, comme Auguste Thouard ou Bourdais (eux aussi présents sur la toile). Enfin, dernière idée en date : les enchères immobilières ont fait leur apparition en ligne l’été dernier avec Encherissimmo.

Pas de web sans services

Reste que tous misent sur les services : visites virtuelles, aide au déménagement, partenariats pour souscriptions de crédits, enquêtes sur le marché de l’immobilier, guides d’équipements, évaluation de biens… la liste est longue. Et certains d’entre eux, comme Directgestion.com, Easy Buro ou encore Universimmo, ont choisi de se spécialiser dans cette branche. Internet est avant tout un outil de prospection et une source d’informations pour accélérer la recherche d’un bien. Mais pour visiter ou signer, pas de miracle : il faut toujours se déplacer !

4 start-up qui comptent dans l’immobilier sur internet

IMMOSTREET (FR)Date de création : septembre 1999

Fondateur : L. Bonneton

Nombre de salariés : 35

Fonds levés : 17 M?

Fonds recherchés : pas dans l’immédiat

CA prév. 2002 : 5 M?

Partenaires stratégiques : Tekora, InterhomePas moins de 125 000 offres de location ou de vente, dans l’ancien ou le neuf, résidentiel, de vacances, d’entreprise, des services et des informations pratiques… le tout sur un même portail. Le positionnement d’Immostreet est simple : un seul interlocuteur pour le consommateur. Les 2,3 millions d’euros de chiffre d’affaires réalisés en 2001 émanent à 85 % de la vente d’abonnements pour la publication d’annonces sur différents supports (internet, presse, Minitel, WAP, PDA), les 15 % restants étant amenés par les partenariats, la pub et les services. La rentabilité est attendue à partir d’avril 2002. Au-delà de nos frontières, Immostreet est présent en Suisse, en Espagne et à travers de partenariats en Allemagne, en Italie, au Royaume-Uni, au Danemark et en Norvège. Le site mise toujours sur le multicanal.PRO-A-PART (FR)Date de création : 1996

Fondateur : P. Fontaine

Nombre de salariés : 18

Fonds levés : 3 M?

Fonds recherchés : pas dans l’immédiat

CA prév. 2002 : 3,8 M?

Partenaires stratégiques : Coach Invest, Ismap, Easy BuroComme son nom l’indique, le site Pro-a-part a choisi de se spécialiser dans les annonces de professionnels à destination des particuliers. Un contre-pied à la tendance actuelle, qui veut qu’une grande part des transactions se fasse entre particuliers. L’objectif du site : fluidifier l’offre en regroupant tous les professionnels pour leur permettre d’augmenter leur volume de transactions via des forfaits d’annonces. Par ailleurs, la société, qui possède son propre magazine papier, vient de créer celui des adhérents de la Fnaim. Philippe Fontaine a de l’ambition et projette ainsi de fédérer autour de son concept la moitié des professionnels de l’immobilier en Île-de-France, tout en pensant à un développement en Province ainsi qu’à d’éventuels rapprochements avec d’autres acteurs du secteur.PREVISITE (FR)Date de création : 1997

Fondateurs : O. Brion, E. Calosci

Nombre de salariés : 41

Fonds levés : 3 M?

Fonds recherchés : pas dans l’immédiat

CA prév. 2002 : 2,75 M?

Partenaires stratégiques : Esual Software, MicrosoftLe pionnier de la visite virtuelle sans plug-in (module additionnel à installer sur le navigateur web) sur internet est aujourd’hui le leader français sur ce segment avec sa solution qui permet de présenter des vues à 360 degrés. Pas de surprise : l’internaute peut présélectionner les appartements avant d’aller les visiter. Previsite a créé une solution inédite de communication visuelle dédiée aux sites internet. Un système qui est utilisé par de nombreux acteurs du secteur, comme Immobilier.com, Explorimmo, De Particulier à Particulier, Se Loger et Adomos, entre autres. La société est d’ores et déjà implantée sur l’ensemble de l’Hexagone, et entend bien exporter sa solution à l’international, tout en continuant sa diversification dans le tourisme et la promotion de produits.EASY BURO (FR)Date de création : juin 2000

Fondateur : O. Bourdais

Nombre de salariés : 10

Fonds levés : 2,4 M?

Fonds recherchés : pas dans l’immédiat

CA prév. 2002 : 1,2 à 1,5 M?

Partenaires stratégiques : Workspeed, immo-by-tel, Auguste Thouard, Coach InvestEasy Buro est le premier site européen spécialisé dans la gestion des espaces de travail. Cette plateforme, créée à l’initiative d’Olivier Bourdais, fils du président du cabinet éponyme de conseil en immobilier de bureau, s’est fixé une mission simple : aider les entreprises dans leur projet de déménagement ?” recherche de locaux appropriés, gestion des aspects logistiques, etc. Toutes les prestations nécessaires sont regroupées au sein du site qui cible plus particulièrement les entreprises de 10 à 300 personnes. Les deux principales sources de revenus proviennent des abonnements fournisseurs et de la vente de services. Le point mort étant atteint, l’objectif est aujourd’hui de continuer à développer les services tout en visant un éventuel développement à l’international, à la fin de lannée.

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Célia Pénavaire