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Le responsable réglementation, un diplomate pluridisciplinaire

Apparu dans les télécoms au cours des années quatre-vingt-dix, le chargé de la réglementation représente la voix de son entreprise auprès des législateurs.

Officiellement, le marché des télécoms est aujourd’hui complètement ouvert à la concurrence. Mais les responsables réglementation ne manquent pas de pain sur la planche. Juristes, économistes ou techniciens, ils forment, avec leurs collaborateurs, un groupe d’une centaine de personnes dans l’Hexagone. Leur rôle : défendre les positions de leurs employeurs ?” opérateurs, fournisseurs d’accès internet ou associations professionnelles ?” auprès du “réglementeur” et du législateur. Pour faire entendre la voix de son entreprise et anticiper les décisions réglementaires qui seront prises, ce professionnel participe aux nombreux groupes de travail organisés par l’ART (Autorité de régulation des télécoms) ou par des associations appropriées. Il fait également du lobbying auprès des politiques ou des administrations et doit donc être à même de vulgariser les problématiques télécoms. “La représentation constitue au moins 40 % de mon activité, confirme Muriel Arnault, responsable des affaires réglementaires chez l’opérateur Colt. Il faut travailler avec des partenaires qui sont à la fois nos clients, nos concurrents et nos fournisseurs, et qui n’ont pas toujours la même stratégie. Cela demande de faire preuve de beaucoup de diplomatie !”

Il joue aussi un rôle de conseil en interne

Le responsable réglementation doit également “très bien connaître le marché et avoir une bonne compréhension des enjeux stratégiques pour les différents acteurs. Il doit saisir la portée à moyen et long termes d’une décision de l’ART sur chacun”, résume Nicos Steinkrietzer, consultant au sein de la SSII Devoteam. Car, en interne, il assure également un rôle de conseil en donnant aux services marketing, technique et à la direction générale, entre autres, les éléments qui les aideront à prendre les bonnes décisions. Il doit aussi être capable de trouver les solutions juridiques aux problèmes qu’on lui pose. “Notre métier a un volet transversal important : nous sommes en prise directe avec toutes les directions de l’entreprise. C’est ce qui fait l’intérêt de notre poste”, se réjouit Philippe Hallopeau, responsable interconnexion chez l’opérateur Prosodie. Autant d’ouvertures pour une évolution de carrière…Enfin, les responsables réglementation gèrent les aspects administratifs liés aux licences, les problèmes d’interconnexion et les éventuels contentieux. “Dans les prochaines années, notre profession va se juridiciariser, car les recours seront de plus en plus nombreux ?” notamment devant le Conseil de la concurrence, les tribunaux de commerce ou la cour d’appel. Des instances où, contrairement à l’ART, ne siègent que des juristes, à l’exclusion de spécialistes des télécommunications, prévoit Laurent Papiernik, manager affaires extérieures et réglementaires du fournisseur de services internet et télécoms Worldcom France. Mais les gens de la technique comme moi ont de beaux jours devant eux ! Car, lorsqu’un marché s’ouvre, les chausse-trappes techniques sont nombreuses. Aujourd’hui, nous sommes en train de les recenser. Ensuite, il faudra les résoudre…”

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Claire Chevrier