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Le réseau domestique prend contact avec le courant électrique

Olitec et Packard Bell sortent des packs permettant de créer des réseaux domestiques sur courant électrique. La sécurité reste un point d’interrogation.

D’ordinaire, quand un constructeur informatique veut faire la preuve de sa maîtrise technologique, il fait communiquer tous les équipements d’une maison entre eux. En pratique, le paramétrage et le câblage de la maison numérique sont un
cauchemar. Une partie de la solution pourrait toutefois être en vue avec l’apparition des premiers packs grand public
CPL (Courant porteur en ligne), une technologie qui fait transiter les informations par le réseau électrique d’un appartement.Montant en puissance, le CPL séduit de plus en plus d’entreprises. C’est que, pour l’utiliser, il suffit de brancher chaque ordinateur avec une prise spéciale. Les ondes électromagnétiques émises par les vibrations du courant alternatif
sont alors capables de transmettre des informations entre chaque équipement ainsi branché.Un créneau sur lequel vient de se lancer Olitec. Le concepteur nancéien de modems va commercialiser des adaptateurs Powerlan USB (99 euros) et Ethernet (120 euros). Soit 198 euros pour relier deux PC via le réseau
électrique. Rien de révolutionnaire, si ce n’est qu’Olitec vise le grand public.Plus intéressant est le net2plug Starter Pack, de Packard Bell. Pour 179 euros, le concepteur de PC va proposer deux adaptateurs CPL USB, un logiciel d’installation et de configuration, ainsi qu’ un logiciel de sécurité chiffrant
les communications circulant sur le courant électrique.

Le débit devrait rapidement atteindre 100 Mbit/s

Il ne s’agit que d’une première étape pour la société. Un adaptateur Wi-Fi permettra bientôt de relier un portable ou un assistant personnel au réseau CPL. Packard Bell promet aussi ‘ très
prochainement ‘
un boîtier permettant de relier son PC à sa télévision. Une opération qui était déjà possible mais qui, avec le CPL, ne demande plus qu’un minimum de manipulations : brancher ses appareils sur une prise.
Quant au débit ?” de 14 Mbit/s en théorie, de 5 à 6 Mbit/s en pratique ?” il devrait se révéler suffisant pour regarder les DVD de son ordinateur sur sa télévision.Les promesses des deux sociétés laissent toutefois les spécialistes sceptiques. Christophe Castel ?” responsable du développement commercial d’Oxance, société française spécialisée dans les produits CPL à destination des PME
et des PMI ?” juge que, pour permettre la diffusion de films par le courant électrique, ‘ il faudra utiliser la compression MPEG 4 et améliorer les débits. Ce qui me semble possible, d’ici à 2005-2006. On
devrait même pouvoir atteindre les 100 Mbit/s. ‘
Une augmentation d’autant plus nécessaire que, à l’instar du câble, la bande passante du CPL est partagée. Si la technologie se généralise dans un immeuble, les débits de chacun baisseront donc automatiquement.Plus grave, les promesses quant à la sécurité restent floues. Pour Patrick Lucas, responsable marketing d’Olitec, ‘ Le compteur électrique sert généralement de barrière physique. Personne ne peut accéder aux
informations circulant sur votre réseau CPL : elles peuvent éventuellement passer le compteur mais pas le disjoncteur. ‘
Pour Christophe Castel, catégorique, ‘ Les compteurs n’arrêtent pas les données CPL. J’ai fait l’expérience dans mon immeuble. Avec un adaptateur, mon voisin peut accéder immédiatement à mon réseau. ‘
Se protéger ne présente toutefois pas de difficulté majeure. ‘ Grâce au cryptage DES 56 bits, chaque station dotée d’un mot de passe repère automatiquement sur le réseau les stations dotées du même mot de
passe, pas celles qui possèdent un autre identifiant ‘,
poursuit-il.Un paramétrage qui ne demande pas d’effort majeur. Pour lutilisateur, il suffit de définir un mot de passe. Et pour le fournisseur, de penser à la sécurité de son utilisateur.

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Ludovic Nachury