Passer au contenu

Le Re-ADSL rapproche le haut-débit des internautes

Au-delà de six kilomètres du central téléphonique, la technologie ADSL n’est plus en mesure de desservir les abonnés. Constructeurs et opérateurs vont déployer début 2005 le Re-ADSL, une technologie qui permettra d’étendre
la portée de l’ADSL jusqu’à sept kilomètres.

Le haut-débit séduit 500 000 Français supplémentaires chaque trimestre selon l’Autorité de régulation des télécommunications (ART). A ce rythme, la France devrait compter
plus de 6 millions d’abonnés au haut-débit à la fin 2004.Dans le même temps, depuis quelques semaines, la course aux débits
s’est accélérée dans les zones dégroupées. Dès 2005, l’ADSL 2 Plus va permettre de doubler le débit pour dépasser les 10 Mbit/s.Si les débits augmentent, l’ADSL ‘ classique ‘ se heurte malgré tout au problème majeur de la distance. Depuis un central téléphonique, la portée de l’ADSL n’excède pas six kilomètres.
Au-delà, le signal n’existe plus, rendant le haut-débit inaccessible pour nombre de Français. Opérateurs et constructeurs réfléchissent depuis plusieurs mois aux meilleurs moyens d’étendre la portée de cette technologie.‘ Le problème ne s’est pas posé à l’origine, car les utilisateurs étaient massivement situés dans les grandes villes et la limite de cinq kilomètres de l’ADSL n’était pas un frein en
soi. Mais, depuis quelques temps, avec le succès grandissant de l’ADSL, il a fallu raccorder au-delà de cette limite un nombre plus important d’utilisateurs. La technologie a dû s’adapter à cette limite
fatidique ‘,
souligne Bernard Grave, directeur marketing de la division réseaux fixes d’Alcatel.

France Télécom, Cegetel et neuf telecom sont prêts

L’un de ces moyens se nomme le Re-ADSL (Reach Extended ADSL). Son principe est simple. ‘ Le Re-ADSL utilise la même norme que l’ADSL. Or, sur la paire de cuivre, le signal se
dégrade au fur et à mesure que l’on s’éloigne. Il suffit donc d’envoyer un signal plus élevé pour aller plus loin ‘,
explique Gabriel Bouzerdan, directeur de l’innovation de Cegetel.Il permet de prolonger la couverture de 5 % à 10 %, soit un kilomètre de gagné environ. C’est à la fois peu et beaucoup pour tous ceux dont les lignes téléphoniques deviennent, de fait, éligibles. En contre-partie, sur
ce dernier kilomètre, les débits n’excéderont pas 512 kbit/s.Le Re-ADSL a été autorisé par l’UIT (Union internationale des télécommunications) en janvier 2003. Depuis, opérateurs et équipementiers ont travaillé sur le sujet. Cegetel notamment, l’a expérimenté en laboratoire avec
Alcatel. Neuf telecom annonce également être opérationnel.De son côté, France Télécom met l’accent, dans son discours, sur ses efforts réalisés pour augmenter la couverture (pourcentage de lignes raccordées à un central équipé d’un DSLAM). D’ici fin 2007, 96 % de
lignes seront raccordées. Sur ces lignes, l’opérateur historique annonce 97 % de lignes éligibles pour l’ADSL avec un objectif de 99 %. ‘ Le Re-ADSL intervient ici. Nous allons l’utiliser dès le
premier semestre 2005 pour augmenter le taux d’éligibilité ‘,
indique France Télécom.Sur le terrain, la mise en place peut être rapide puisque les cartes électroniques de l’ADSL 2 Plus, en cours de déploiement, intègrent aussi le Re-ADSL. ‘ Nous pourrons utiliser la même carte adaptée aux
besoins des clients selon qu’ils doivent augmenter les débits ou, s’ils sont loin du central, bénéficier du Re-ADSL ‘,
précise Gabriel Bouzerdan. Mais pas les deux, un débit de 10 Mbit/s n’étant ainsi pas
atteignable au-delà de 3,5 km.

L’ADSL atteint ses limites

Il ne manque plus que le feu vert de l’ART. Un comité d’experts se prononcera officiellement d’ici à la fin de l’année sur les conditions techniques à respecter, notamment la mise en place de filtres plus
stricts chez l’abonné, pour éviter que la ligne ADSL ne perturbe la ligne téléphonique par des interférences.Ceci dit, l’ADSL atteint aujourd’hui ses limites en termes de débit et de distance. Pour répondre aux besoins grandissants des consommateurs, il devra être combiné à d’autres technologies, notamment la fibre
optique. ‘ En lieu et place d’un DSLAM [l’équipement situé dans le central téléphonique qui gère les lignes DSL, NDLR] sur lequel les abonnés sont directement connectés en cuivre, on peut
envisager un DSLAM central et des DSLAM secondaires, plus petits et raccordés en fibre. Ce faisant, il est possible d’aller bien au-delà des cinq kilomètres bloquants de l’ADSL car, derrière un DSLAM déporté en fibre, on peut
réutiliser la technologie ADSL ou ADSL 2 Plus, permettant une augmentation notable des distances ‘,
détaille en conclusion Bernard Grave.

🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.


Yannick Arrieux