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Le rat est l’avenir du capital-risque

Monsieur le président directeur général, notre audit dans votre société de capital-risque s’achève aujourd’hui et nous sommes heureux de vous faire part de nos conclusions.

Nous avons d’abord passé au crible vos méthodes d’attribution de fonds aux start-up. Nous avons constaté qu’un investissement sur trente et un rapporte plus que tous les autres. Nous avons aussi constaté qu’il est impossible de savoir par avance quel projet réussira.Nous estimons donc que confier le choix à des analystes financiers s’apparente à un gaspillage de ressources. Nous proposons de remplacer votre équipe de décisionnaires par des rats, animaux tout à fait à même de rendre un verdict aléatoire. Il suffit pour cela de déposer des morceaux de fromage sur les dossiers et de noter vers quelle chemise l’animal s’est dirigé en premier. Le rat présente de multiples avantages :
? son recrutement peut passer de la DRH au département Fournitures ;
? les restes de la cantine suffisent à son salaire ;? il produit ses propres remplaçants ;
? il est moins agressif et plus loyal qu’un diplômé de HEC ;? il meurt tôt (pas besoin de souscrire pour lui à un fonds de pension) ;
? en cas de plan social, les employés se recasent facilement dans un laboratoire pharmaceutique.Notez cependant que, malgré un coût social plus élevé, le singe offre un meilleur retour sur investissement. Le crédit de cette découverte revient à Bill Gates. Ayant oublié son ordinateur portable dans la cage des macaques chargés de son capital-risque, il eut la surprise de voir qu’ils avaient produit par inadvertance le code de Word 98 pour Macintosh (*).(*) La justice nous oblige cependant à signaler qu’ils ne sont pas responsables des bugs, ceux-ci ayant été ajoutés ensuite par les chimpanzés du service marketing afin d’encourager lachat des futures versions.Prochaine chronique le samedi 18 novembre

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Pierre Grumberg