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Le Raspberry Pi fête son 5e anniversaire et 12,5 millions d’exemplaires vendus

Le nano ordinateur à bas coût est devenu en quelques années la coqueluche des makers, hackers, geeks, et de l’éducation. Un succès qui va en s’accélérant et fait du Raspberry pi une une des plateformes les plus populaire de l’histoire de l’informatique.

Dire qu’ils ne pensaient vendre que 10.000 à 20.000 cartes : le célèbre nano ordinateur Raspberry Pi fête aujourd’hui son cinquième anniversaire et l’on apprend du magazine officiel de la fondation Raspberry Pi qu’il s’est vendu pas moins de 12,5 millions d’exemplaires, toutes générations confondues.

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Initialement destiné aux projets éducatifs, le Raspberry Pi intègre tous les composants informatiques d’un vrai ordinateur : un processeur (ARM), de la mémoire vive, un emplacement pour une carte (Micro)SD, des entrées/sorties informatiques classiques (USB, HDMI) ainsi qu’un port GPIO, un système de connectique prisé dans le milieu des microcontrôleurs. Avec un élément de charme en plus : dépourvu de boîtier officiel à son lancement, la communauté des makers puis différentes entreprises lui ont conçu des boîtiers de toutes formes, dimensions et couleurs.

Le côté « tout-en-un » de cet ordinateur/carte-mère conjugué à son prix compressé (aux alentours de 35 euros pour la version 3) a contribué à son essor. Dans l’éducation dans un premier temps, dans le milieu des bidouilleurs et bricoleurs dans un second. Sa compacité, son exhaustivité technique et sa compatibilité avec Linux en fait une arme de choix pour bien des projets embarqués, une capacité encore renforcée par les version Zero, encore plus petites et fines que les modèles standards.

Du côté des makers, on apprécie particulièrement son port GPIO qui lui permet d’être couplé à des cartes type Arduino – plus puissant, le Raspberry Pi fait tourner Linux, gère les entrées/sorties, l’affichage éventuel sur un écran, etc. tandis que l’Arduino pilote moteurs et autres microcontrôleurs.

Outre les élèves/étudiants et les makers, le grand public s’est lui-aussi emparé de la petite carte, notamment dans la mise en place de mediacenter ou de consoles retrogaming. Capable de décoder des flux vidéo jusqu’en Full HD, il suffit d’insérer une carte SD/Micro SD sur laquelle on a préalablement charger un système comme Kodi (gratuit et facile à installer) pour se retrouver avec un vrai magnétoscope numérique capable de décoder des flux h.264 jusqu’en Full HD – le Raspberry Pi n’est pas encore assez puissant pour les flux 4K. Pour les gamers, il existe des kits notamment sur des sites comme Adafruit qui permettent de transformer un Raspberry Pi Zero en un super émulateur au format Gameboy.

Le succès d’une communauté

De l’Orange Pi au Beaglebone en passant par les Pine A64, le nombre de nano ordinateurs a explosé depuis l’avènement du Raspberry Pi. Si certaines de ces cartes sont plus puissantes que la « framboise », la force de Raspberry Pi tient dans sa communauté : elle est, de loin, la carte qui dispose du plus grand nombre de logiciels et systèmes compatibles. Sa grande force est sa fondation qui assure sa promotion via une publication gratuite (MagPi, en anglais).

https://www.youtube.com/watch?v=ubUTTrbEckM

Dans le milieu éducatif, le Raspberry Pi est apparu comme une aubaine : des universités utilisent ainsi des grappes de plusieurs dizaines de cartes pour mettre en place des supers-calculateurs à bas coût. Ce qui permet à des étudiants de se familiariser avec le calcul distribué pour le prix d’un simple ordinateur, quand la facture se montait jusqu’ici à plusieurs dizaines de milliers d’euros.

La dernière version la plus populaire

Evan-Amos, Wikimedia, domaine public

Loin de s’essouffler, le mouvement Raspberry Pi s’amplifie : s’il fête aujourd’hui son 5e anniversaire, c’est pourtant la dernière version B3 qui représente le gros des ventes alors qu’elle n’a qu’une année d’existence. Pour faire face à la demande, la fondation a même lancé un 3e site de production au Japon avec Sony, en plus des sites britanniques et chinois.

raspberrypi.org
À lire : Avec l’ouverture d’une nouvelle ligne de production, Sony confirme l’énorme succès du Raspberry Pi

Selon MagPi, le Raspberry Pi aurait détrôné le célèbre Commodore 64 en tant que « 3e plateforme informatique généraliste » de l’histoire, mais les débats (et trolls) des experts et autres nerds vont bon train pour prouver si, oui ou non, il faut comparer les deux succès – le C64 a conservé le même processeur pendant toutes ces années alors que le CPU du R-Pi n’a cessé d’évoluer, la fondation Raspberry Pi n’a pas compté toutes les déclinaisons de Commodore, etc.  

Ce qui est certain, c’est que le Raspberry Pi est bien moins cher, moins encombrant, moins énergivore et bien plus puissant que le C64. Et qu’il est tout à fait à même d’émuler tous les programmes de son vénérable aïeul.

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