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Le ProServer W2000, de Carri : ce serveur bi-Pentium se montre décevant

Malgré sa configuration de haut niveau, les résultats du serveur bi-Pentium III-S du français Carri sont en net retrait par rapport à ses rivaux.

Commercialisés dans la plus grande discrétion par Intel, les processeurs Pentium III-S exploitent une architecture Tualatin avec une mémoire cache de niveau 2 de 512 Ko en lieu et place des 256 Ko intégrés d’ordinaire au c?”ur du processeur. Notre laboratoire a testé l’un des premiers serveurs a en être équipé, le ProServer W2000 de Carri.

Un bon niveau d’équipement et de sécurité

L’assembleur propose une machine plutôt bien équipée (lire encadré) construite autour d’une carte mère TUR-DLS d’origine Asus. Outre ses deux processeurs cadencés à 1,133 GHz, le serveur embarque également 512 Mo de mémoire SDRAM ECC PC133 (2 x 256 Mo) sur un jeu de composants ServerSet III LE de Serverworks qu’il est possible d’étendre à 4 Go. Pour ce qui concerne le sous-système disque, Carri opte pour quatre disques durs Cheetah Ultra 160 de Seagate d’une capacité unitaire de 18 Go à 15 000 tr/min dotés de connecteurs SCA reliés à un contrôleur Raid Mylex Acceleraid 170. Les disques sont répartis en un volume Raid 5 de trois disques auquel s’ajoute un disque spare. Le constructeur adopte le circuit Ethernet 10/100 Intel 82559 intégré à la carte mère pour tout sous-système réseau. L’assemblage des composants apparaît soigné, Carri allant jusqu’à ajouter des points de colle sur les connecteurs d’alimentation et SCSI pour éviter tout débranchement intempestif.Sur le plan de la sécurité, le ProServer W2000 fournit, outre le sous-système disque à tolérance de panne, un système d’alimentation et de ventilation de 300 W, tous deux redondants et, qui plus est, remplaçables à chaud.Pour mesurer l’efficacité de ce serveur, le laboratoire l’a confronté à deux séries de tests transactionnels fondés sur des scripts CGI-Perl. Dans le premier cas, il s’agissait de servir simultanément 480 clients web virtuels avec une charge réseau très faible, une activité du disque quasi nulle mais une charge processeur importante. Dans le second, le serveur devait répondre aux requêtes simultanées de 96 clients web avec, cette fois, une activité disque et processeur assez intense.

Un prix élevé pour de piètres performances

À l’issue des épreuves, un constat s’impose : le ProServer W2000 déçoit. En configuration biprocesseur, il se fait systématiquement devancer par ses rivaux ServerNet du constructeur français Dataswift précédemment testés à configuration quasi identique, excepté deux processeurs Athlon MP cadencés à 1 GHz dans un cas et deux Pentium III classiques à 1 GHz dans l’autre. Cette dernière plate-forme se montre ainsi 15 % plus rapide que le serveur de Carri, malgré une fréquence processeur moindre et surtout une mémoire cache de niveau 2 deux fois moins importante. Quant à l’écart de performances face au modèle bi-Athlon MP, il s’établit à 24 % en faveur de la plate-forme Athlon, en présence d’une forte charge. On peut alors mettre en cause le Service Pack de Windows 2000 Server utilisé sur les diverses machines (SP1 chez Dataswift, SP2 chez Carri), ou bien encore l’efficacité de la carte mère utilisée (Asus chez Carri contre Tyan chez Dataswift) ou le type de barrettes SDRAM mises en ?”uvre (version Registered ECC chez Dataswift) pour tenter d’expliquer de tels écarts. Reste qu’à 6 340 € ht (41 590 F), ce serveur apparaît bien cher pour le niveau de performance offert.

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Stéphane Reynaud