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Le ProLiantDL 140 privilégie la puissance de calcul

Le serveur 1U de HP, testé en version bi-Xeon 3,2 GHz, séduit par son niveau de performance. Mais il pèche par une évolutivité et une sécurité minimales.

Avec son Pro-Liant DL 140, HP étend sa gamme de serveurs haute densité Xeon 1U, en adoptant cette fois une approche originale : une même plate-forme pour deux cibles distinctes. Primo, avec la version de base, il mise sur le
rapport performance/prix de façon à séduire les PME en quête d’une plate-forme évolutive biprocesseur à prix très attractif (moins de 1 000 euros pour le serveur mono-Xeon 2,4 GHz complet). Secundo, il propose une version haut de
gamme orientée ferme de serveurs et cluster, avec cette fois des Xeon DP jusqu’à 3,2 GHz et une quantité de RAM plus que confortable. C’est cette seconde version que nous avons eu l’occasion de tester.

Équipement : Le meilleur comme le pire

Côté équipement, cette version musclée du DL 140 affiche d’emblée une certaine dualité. D’une part, HP donne dans le haut de gamme en associant des processeurs Xeon DP à 3,2 GHz (dotés de 1 Mo de cache de niveau 3) à un jeu
de composants ServerWorks Grand Champion, le tout en équipant son serveur de 2 Go de DDR-SDRAM ECC. De l’autre, il se ‘ contente ‘ d’un simple contrôleur disque ATA/ 100 bicanal intégré à la carte
mère et chargé de piloter deux pauvres unités autonomes DiamondPlus 9 ATA de 80 Go à 7200 tr/min avec 2 Mo de mémoire cache. Nous sommes ici en présence d’un sous-système disque proche de celui d’un PC Pentium III d’antan. En fait, HP
confirme ainsi l’orientation cluster de cette version du DL 140. Dans un tel contexte d’utilisation, le sous-système disque de chaque n?”ud est quantité négligeable. Point ici non plus de lecteur de CD-ROM (il est toutefois possible de se le
procurer en option), de contrôleur SCSI ou de Raid, pour les mêmes raisons… L’absence de tout dispositif de sécurité au sein du serveur est en revanche plus discutable : aucune redondance des sous-systèmes n’est ainsi proposée, ni non plus de
possibilité de remplacement de composants à chaud, etc. La tolérance de panne du cluster devra palier les éventuels dysfonctionnements de l’un des DL 140. Il faut dire que les économies réalisées à ce niveau-là réduisent de façon importante
l’investissement global destiné à garnir un rack 24U. Format 1U oblige, l’utilisateur du DL 140 ne pouvait envisager une grande évolutivité du serveur. De fait, l’utilisateur ne peut ni porter la RAM à plus de 4 Go ni ajouter le moindre disque
supplémentaire, et n’a la possibilité d’intégrer qu’une seule carte PCI au système (il est vrai de type PCI-X 64 bits à 133 MHz) pour doter, par exemple, le DL 140 d’un port Fibre Channel 2 Gbit/s. Reste qu’il dispose en standard de deux ports
Gigabit Ethernet.

Les mesures : un nouveau record de rapidité

Pour mesurer les possibilités de ce serveur préinstallé avec Windows 2003 Server Entreprise, nous l’avons soumis à deux catégories d’épreuves : un test transactionnel visant à l’exécution de scripts CGI Perl à l’initiative de 96
clients simultanés, puis un test de gestion de sessions SSL v3 avec des clés RSA 1024 bits à partir de 80 clients simultanés. Le serveur Express 5800/120Mf de NEC bi-Xeon 2,8 GHz, le Pro-Liant DL 560 quadri-Xeon MP 1,9 GHz de HP et le PowerEdge
2650 bi-Xeon 3,06 GHz de Dell nous ont ici servi de références. À l’issue des tests, force est de constater l’excellent comportement du DL 140. Depuis 15,8 % plus rapide que celui de NEC au test CGI (ce qui correspond à l’écart de
fréquence entre les processeurs) à plus de 22 % plus rapide que celui de Dell au test SSL (écart de 4,5 % de fréquence CPU), ce serveur HP établit un nouveau record de rapidité dans la catégorie biprocesseur. Allant même jusqu’à obtenir
26 % de gain au test CGI par rapport à son grand frère DL 560 quadri-Xeon MP 1,9 GHz.

Notre avis : la puissance à prix attractif

Cette version du serveur HP ne déçoit pas quant à ses possibilités de calcul. En revanche, les choix du constructeur en termes d’équipement ne se justifient que dans le cadre d’une utilisation en grappe, où son prix se révèle alors un
atout déterminant. Dans ce contexte, la compatibilité du serveur avec la norme d’administration IPMI v2 (qui vise à simplifier la gestion des serveurs) est un plus. Les pilotes et agents sont d’ailleurs fournis par HP sur le CD. Pour leur part, les
petites structures miseront davantage sur la version de base du DL 140, économiquement séduisante. À moins qu’elles ne préfèrent opter pour les modèles monoprocesseurs les moins chers du moment, dont le prix avoisine 700 euros ht.

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Stéphane Reynaud