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Le prix du cybershopping de Noël

Faire ses courses sur le Net et éviter la foule, voilà un concept intéressant. Sauf que, pour vous renseigner avant d’acheter, vous devrez souvent mettre la main au portefeuille. Une pratique commerciale contestable : que
fait l’Acsel ?

‘ Bonjour, nous vous remercions de l’intérêt que vous portez à notre site. Pour répondre à votre question, nous vous prions de nous contacter au 08 92 xx xx xx
(0,35 euros/minute). ‘
Des mails de ce genre, vous risquez d’en recevoir un très grand nombre si vous vous mettez dans la tête d’acheter vos cadeaux de Noël sur Internet et que vous osez poser une question à un
cybercommerçant.Aussi étrange que cela puisse paraître, un nombre de plus en plus important d’entre eux a décidé de ne plus répondre aux questions posées par mail. Pour des sites Internet, c’est presque inadmissible. Si vous souhaitez
obtenir une réponse avant d’acheter, vous devrez composer un numéro surtaxé, poireauter dix minutes au bout de votre combiné pour finalement tomber sur une télé-opératrice.Payer pour acheter : voilà un concept inédit. Mais surtout, ce type de pratique est extrêmement inconfortable pour tous ceux qui n’ont pas accès à Internet par le câble ou l’ADSL. Car, à moins de disposer d’une
deuxième ligne téléphonique, ils devront se déconnecter pour composer le numéro de la hot line.Et dans certains cas, je l’ai expérimenté, on leur répondra : ‘ Rendez vous sur notre site Web, dans la rubrique “machin” ‘. On en perdrait son calme et on répondrait (mal) à la
jeune fille : ‘ Dis donc, tu te moques de moi, je ne viens pas de me déconnecter pour t’entendre me dire de me reconnecter… ‘L’exercice atteint la limite du ridicule quand il s’agit de sites qui ne sont que des annexes de magasins bien réels. Pour un renseignement, on préférera appeler le magasin, qui ne surtaxe pas les appels, plutôt que le
site, qui lui vous ‘ éponge ‘ à chaque seconde passée.Il est temps que les associations de consommateurs et de cybermarchands (comme l’Acsel, l’Association pour le commerce et les services en ligne) s’intéressent au problème. Car ces pratiques douteuses nuisent
grandement à l’image de l’e-commerce.Que répondre à des clients qui doivent payer pour signaler un produit défectueux ou une livraison non conforme ? Que c’est comme cela que fonctionne Internet ? Après le ‘ on rase gratis ‘,
voici le temps du ‘ on plume le client ‘ ?


Voilà un bon moyen pour les dégoûter du cybershopping. Ça ne sera rentable pour personne.* Rédacteur en chef adjoint de l’Ordinateur individuelProchaine chronique jeudi 4 décembre

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Alain Steinmann*