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Le prêt en bibliothèque devient virtuel

La bibliothèque Landowski, à Boulogne-Billancourt, se lance dans le prêt de titres téléchargeables sur assistant électronique. L’expérience a séduit une trentaine de lecteurs en un mois.

Mort et enterré le livre électronique ? Pas tout à fait. Il fait peau neuve à l’espace Landowski de Boulogne-Billancourt. Depuis un
mois, la bibliothèque expérimente un nouveau service de prêt. Les titres numérisés sont téléchargeables gratuitement sur un assistant électronique, pour une durée de 8 jours. Le transfert s’effectue sur place à partir d’une station infrarouge
ou en ligne sur un site réservé aux abonnés.Grâce au logiciel Mobipocket Reader, les ouvrages numérisés au format standard .prc peuvent être récupérés sur plusieurs supports : les principaux assistants personnels (Palm, Pocket PC, Psion), les Smart Phones (téléphones
intégrant des fonctions d’assistant personnel, comme le P800, de Sony-Ericsson) et les tablettes numériques.‘ Le principe est remarquable. Je peux accéder depuis chez moi à une bibliothèque facile à transporter ‘, explique Bertrand Strauss, lecteur retraité de 78 ans. Faisant partie des
25 premiers inscrits au nouveau service, il alimente et diversifie sa petite bibliothèque ambulante selon ses centres d’intérêt : informatique, philosophie, histoire, sociologie.Alain Patez, responsable multimédia de la bibliothèque de Boulogne, souligne que, contrairement aux idées reçues, la lisibilité est très bonne sur les assistants personnels, grâce à l’option d’agrandissement et au rétro éclairage. Les
premiers retours le démontrent : ‘ A notre grande surprise, les gens ne se contentent pas de consulter des ouvrages documentaires, types dictionnaires ou guides touristiques. Ils lisent des romans entiers et sont friands
de littérature de loisir. ‘

Un catalogue encore trop restreint

‘ Mais l’offre du catalogue et la durée de consultation restent limitées ‘, regrette Bertrand Strauss. En effet, le catalogue ne compte aujourd’hui que 250 ?”uvres et le prêt
est restreint à deux titres ‘ chrono dégradables ‘ par lecteur. Au bout de 8 jours, le texte est automatiquement effacé de la mémoire du support électronique.Des accords ont été conclus avec Mobipocket et Numilog pour constituer et enrichir le catalogue. Mais il faudra attendre les nouvelles acquisitions pour prolonger la durée de prêt.
Comme
pour l’imprimé, le droit fonctionne à l’exemplaire. Pour que deux lecteurs empruntent le même titre en même temps, il faut détenir deux licences d’exploitation. Pour avoir de nombreux lecteurs, il faudra de nombreux exemplaires ‘,
confie Alain Patez.Le prêt d’?”uvres numérisées reste un défi à relever pour les bibliothèques. Les déboires du livre électronique ont bloqué les initiatives. Christian Ducharme, enseignant à l’Enssib (École nationale supérieure des sciences
de l’information et des bibliothèques), qui a mené une expérimentation de prêt de livres électroniques en bibliothèque, est pessimiste : ‘ Les projets sont en veille. La faillite de Cytale a fait beaucoup de mal. Il n’y a
aucun frein de la part du lecteur, mais les bibliothèques n’adhéreront pas à ce genre d’initiative tant que l’offre ne sera pas rétablie. ‘
Le
lancement par Virgin dun service de téléchargement de livres numérisés à la rentrée prochaine redonnera peut-être un nouveau souffle à ce marché encore fragile.

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Caroline Lebrun