Passer au contenu

Le piratage me démange

Hier soir, je glisse dans mon lecteur de salon un DVD acheté l’après-midi même dans une grande enseigne pour 19,99 euros. Je suis immédiatement agressé par…

Hier soir, je glisse dans mon lecteur de salon un DVD acheté l’après-midi même dans une grande enseigne pour 19,99 euros. Je suis immédiatement agressé par l’horripilant message “ pirater, c’est mal ”. Suis-je concerné ? Non. Qu’on me prenne pour un voleur alors que j’ai acheté le produit, c’est agaçant, mais plus énervant, c’est de penser que si j’avais piraté ce DVD, il aurait été débarrassé de tout le spam que représentent les messages d’avertissement et autres bandes-annonces.Alors, dire que je suis sorti de mes gonds en découvrant la nouvelle protection DRM mise en place par Ubisoft sur les jeux PC tient de l’euphémisme. Vous voulez jouer à Assassin’s Creed 2, à Silent Hunter 5 ? Commencez par créer un compte avec une adresse mail valide et remplissez le questionnaire. Une fois le jeu installé, jouez… tant que vous restez connecté à Internet. Dans le cas contraire, le jeu s’interrompt. De son côté, Ubisoft contrôle la validité de la licence, mais aussi vos habitudes de jeu. Combien de temps avez-vous joué cette semaine ? Durant quels créneaux horaires ? Vos moindres faits et gestes ludiques sont soigneusement analysés. C’est là le véritable enjeu de cette protection. Qui pourrait croire, en effet, que le DRM d’Ubisoft résiste plus de quelques jours aux plus talentueux hackers ? Là encore, ce sont les acheteurs honnêtes qui vont pâtir de ces détestables contraintes. L’éditeur français n’est pas le premier à prétexter le risque de piratage pour justifier un contrôle continu via Internet. Steam, filiale de Valve Corporation, a mis en œuvre ce dispositif voilà déjà plusieurs années. Les jeux participant à ce programme de protection récupèrent une partie de leur contenu sur les serveurs (parfois plusieurs centaines de mégaoctets de données) et obligent à rester connecté pour jouer. 2K Games utilise un système similaire. Pour sauvegarder une partie de BioShock 2, il faut être connecté. Qu’un accès à Internet soit nécessaire pour jouer en réseau, c’est inévitable. Mais comment Ubisoft peut-il justifier cette obligation sur des jeux comme Assassin’s Creed 2, qui ne disposent pas de mode multijoueur ? Que diriez-vous si Apple ou Microsoft vous obligeaient à rester connecté à Internet pour utiliser Mac OS ou Windows ?

🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.


Philippe Fontaine