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Le piratage des voitures autonomes pourrait mener… au chaos routier

Alors que de premiers tests de circulation vont bientôt avoir lieu au Royaume-Uni, les ingénieurs britanniques s’inquiètent de la sécurité déplorable des voitures autonomes.

Faut-il avoir peur des voitures autonomes ? La question se pose, car les expérimentations dans l’espace public de cette technologie se multiplient. Quatre états américains ont d’ores et déjà autorisé les voitures autonomes à rouleur sur le bitume : la Californie, le Nevada, la Floride et le Michigan. Au Royaume-Uni, les premiers tests sur voie publique devraient démarrer en 2015, dans trois villes qui seront sélectionnées.

Mais les ingénieurs de l’IET – l’équivalent britannique de l’IEEE – tirent la sonnette d’alarme. Ils pensent que l’usage des voitures autonomes sera sans doute une réalité dans les quinze ans qui viennent, mais que leur sécurité est encore loin d’être suffisante. « De récents rapports montrent que 98 % des applications présentent des défauts graves, et dans de nombreux cas on peut compter entre 10 et 15 défauts par application », explique Hugh Boyes, responsable cybersécurité au sein de l’IET. Il ajoute : « Si la communauté des hackers commence à cibler des véhicules, on peut s’attendre à une bonne dose de chaos. Si nous voulons réellement utiliser des voitures autonomes, nous devons être certains qu’elles n’aient pas de défauts. »

En réalité, cela fait déjà quelques années que l’on voit des hackers se pencher sur le sujet dans diverses conférences de sécurité, confirmant le manque de sécurité des applications embarquées. Ainsi, le chercheur Mathew Solnik a été le premier à démontrer une prise de contrôle à distance d’une voiture, après avoir décortiqué l’informatique embarquée par rétro-ingénierie. L’exploit a été filmé par le site Motherboard.

Les chercheurs Chris Valasek et Charlie Miller de la société IOActive sont également en pointe sur le sujet. Lors de la conférence BlackHat USA 2014, ils ont analysé la surface d’attaque du système embarqué d’un grand nombre de modèles automobiles. Résultat : peut mieux faire. Dans beaucoup de cas, les différents réseaux embarqués – moteur, divertissement, accès internet, etc. – sont trop interdépendants, multipliant les chances d’une éventuelle intrusion. La balle est maintenant dans le camp des constructeurs.  

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Gilbert Kallenborn