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Le Parti socialiste monte au créneau contre le vote électronique

La formation politique met en cause le fonctionnement des machines à voter électroniques et demande un moratoire sur leur utilisation.

L’initiative est peu tardive mais c’est sans doute l’intention qui compte. A moins d’un mois du premier tour de l’élection présidentielle, le Parti socialiste a choisi de dénoncer
‘ le processus rampant
d’instauration du vote électronique (…) en France ‘.
Le code électoral prévoit, depuis 1969, la possibilité de l’utilisation du vote électronique (1) pour des scrutins politiques. Mais il a fallu attendre 2003
pour que le ministère de l’Intérieur, après des années de valse hésitation, donne son agrément à trois solutions de machines à voter électroniques. Deux d’entre elles sont aujourd’hui vertement critiquées.Les 22 avril et 6 mai prochains, ce sont donc 1,4 million d’électeurs, sur un total de 44,5 millions d’inscrits, qui utiliseront ces machines pour exprimer leur choix.
Dans un communiqué, le bureau national du Parti socialiste s’inquiète des ‘ multiples incidents de fonctionnement ‘, qui auraient été répertoriés aux Etats-Unis sur les
machines ES&S-iVotronic, et des réticences de certains pays européens comme l’Irlande et les Pays-Bas sur celles de marque NEDAP, qui représentent 80 % du parc installé en France.

Une pétition en ligne a recueilli 30 000 signatures

Depuis longtemps réticent sur ce dossier ?” notamment via les interventions de Michel Rocard, Gilles Savary ou Patrick Bloche ?” le PS a donc décidé de faire un pas de plus en réclamant un débat parlementaire sur le
sujet. ‘ Dans le démocratie française, l’urne et l’isoloir, ce n’est pas rien, et la question de la fiabilité de ces équipements, et notamment des modes de recomptage des suffrages, doit être posée ‘,
explique Vincent Feltesse, secrétaire national aux NTIC du Parti socialiste.Parallèlement à la critique de la rue de Solférino,
une pétition a été récemment mise en ligne à l’initiative de Pierre Müller, un informaticien sceptique sur les technologies de vote électronique. Elle aurait déjà recueilli plus de
30 000 signatures. Enfin, en écho à la démarche socialiste, certains partis comme les Verts ou le PCF, ou certains candidats à l’élection présidentielle, tels José Bové ou François Bayrou, ont également exprimé leurs plus vives réserves
sur ces nouveaux modes d’expression du suffrage universel.Pour l’anecdote, le leader centriste François Bayrou, ne semble d’ailleurs jamais avoir été aussi opposé au vote électronique que depuis que son ex-compagnon de route, le très branché maire d’Issy-les-Moulineaux, André Santini, a
rejoint les rangs de l’UMP. Le 22 avril prochain,
l’ensemble des électeurs de cette localité des Hauts-de-Seine sera appelé à voter sur des machines ES&S iVotronic.


(1) Le vote électronique, qui passe par des machines à voter, ne doit pas être confondu avec le vote par Internet.

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Philippe Crouzillacq