Passer au contenu

Le P850m est efficace, malgré une configuration paradoxale

Haut de gamme des NAS Iomega, ce modèle de 1,44 To se révèle très performant en lecture, moins en écriture. Il est aussi très facile à administrer.

Iomega s’est placé dans la grande course aux serveurs de stockage NAS avec une gamme de modèles de 160 Go à 1,4 To. Le P850m appartient à la série haut de gamme P800m dont les caractéristiques saillantes sont des disques,
des alimentations et des ventilateurs redondants extractibles à chaud, une double interface Gigabit Ethernet et une interface Ethernet 10/100 séparée pour l’administration. On note également la présence d’un contrôleur Ultra 160 SCSI pour
l’adjonction d’une sauvegarde sur bandes. Bien que le constructeur ait intégré un contrôleur Raid matériel d’origine 3Ware à huit canaux IDE, il a curieusement préféré opter pour une gestion purement logicielle du Raid, confiée pour l’occasion à
deux processeurs Xeon à 2,4 GHz, dont est équipé le NAS. Dans le cas du P850m, l’une des deux interfaces Ethernet Gigabit est traitée par un accélérateur de trafic TCP/IP d’origine Alacritech, qui soulage les Xeon des traitements liés au
protocole. Le modèle testé est livré avec 2 Go de mémoire vive, et huit disques Hitachi IDE ATA/100 de 180 Go de capacité chacun, à 7 200 tr/min.

Mise en ?”uvre : un OS Windows sous l’interface web

Le NAS nous a été livré préconfiguré. Il suffit de le brancher pour accéder, par un navigateur web, à l’interface d’administration. Le lien est sécurisé par SSL, et l’interface est disponible en français, ce qui est encore rare sur ce
type de serveur. L’outil bénéficie d’une bonne ergonomie, et l’aide est clairement rédigée. Dans cette interface d’administration, nous avons configuré trois des disques en une grappe Raid 5, puis créé quatre partages. Pour construire la grappe
Raid, nous avons utilisé le sous-menu Disques et volumes du menu Disques. Celui-ci ouvre un client Terminal Server dans la fenêtre web. Le service d’administration de disques, qui se présente alors, ne laisse aucun doute quant au système utilisé, en
l’occurrence Windows 2000 Advanced Server SAP (ou Server Appliance Kit), la version embarquée de l’OS de Microsoft. L’administrateur dispose alors des outils de gestion propres à l’OS. Pour tester le P850m, l’interface Gigabit Alacritech est reliée
à un commutateur 3Com 3824 auquel sont aussi connectées dix stations Windows NT SP6, l’ensemble au sein d’un même réseau. Les dix stations de travail génèrent une charge de 64 utilisateurs virtuels, écrivant puis lisant sur le NAS dix fichiers de
1 Mo chacun, et cela durant cinq minutes.

Mesures : 887 Mbit/s en lecture

En lecture CIFS, les débits atteignent un résultat plutôt flatteur de 887 Mbit/s. Un seul processeur virtuel du NAS (les Xeon exploitent ici la fonction Hyper-Threading) traite les requêtes, avec une charge de 10 à 15 %.
L’activité disque se limite au seul début du test, les données étant ensuite probablement disponibles en mémoire vive. En écriture, le débit ‘ tombe ‘ à 104 Mbit/s et on observe que les quatre
processeurs virtuels sont sollicités à 15-20 % avec des pics à 50 %. Ce résultat n’est guère surprenant. Le Raid 5 sur trois disques n’est pas la configuration la plus performante : les disques sont des modèles fonctionnant à
7 200 tr/min, donc relativement lents, et l’interface ATA/100 n’est pas ce qui se fait de mieux aujourd’hui. Ce test est cependant loin de saturer les processeurs qui disposent encore d’une confortable réserve de puissance.

Notre avis : sous-exploité ?

Ce NAS est étonnant. Au nom de la simplicité d’utilisation, Iomega a choisi de ne pas recourir aux fonctions Raid du contrôleur 3Ware (de fait sous-exploité), en soutenant qu’il est plus simple de configurer et d’exploiter un Raid
logiciel qu’un Raid matériel. Recevable, cet argument reste discutable. Le travail d’intégration, que Iomega a bien réussi pour l’interface d’administration de ce NAS, n’aurait-il pas pu aller plus loin ? Jusqu’à fournir une interface pratique
de gestion du Raid matériel assurant de meilleures performances en écriture ? Autre défaut : le traitement logiciel du Raid associé au cache surdimensionné de la machine (2 Go) présente un gros risque de perte de données en cas de
coupure de courant, même si ce NAS bénéficie d’alimentations redondantes remplaçables à chaud (tout comme la plupart des sous-systèmes du P850m). Il apparaît alors indispensable d’associer un onduleur au P850m.

🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.


Renaud Bonnet