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Le numérique, second souffle des radiocommunications professionnelles ?

Le numérique débarque dans les systèmes de radiocommunication professionnelle, avec la norme européenne Tetra. Cependant, il ne tient pas encore ses promesses sur le plan des transmissions de données.

Si l’on compare le monde des mobiles à celui du transport routier, les radiocommunications profes- sionnelles s’apparentent aux camions, et le GSM aux voitures : les voitures sont plus nombreuses, mais on a tout de même besoin de camions.
En effet, si le GSM répond de mieux en mieux aux besoins des entreprises, les radiocommunications professionnelles, appelées également PMR (Private Mobile Radio), sont nécessaires pour des applications plus spécifiques, comme par exemple la sécurité civile, qui ne tolère aucune saturation de réseau ou délai de connexion. Il s’agit toutefois d’un marché de niche, puisque moins de 500 000 terminaux sont en service sur le territoire français.
Et leur nombre diminue, car le GSM devient de moins en moins cher. Mais, aujourd’hui, le numérique gagne la PMR : l’opérateur Dolphin Telecom (ex-Régiocom) déploie un réseau à la norme numérique européenne Tetra, et l’ART devrait délivrer des licences pour les entreprises souhaitant un réseau privé. Peut-être un nouveau souffle pour la PMR, qui tentera ainsi de conquérir de nouveaux clients, jusque-là rebutés par la PMR analogique et son mode en alternat, tout comme son absence de continuité de service entre les régions. La PMR numérique reprend les fonctions des systèmes analogiques, tels que l’établissement quasi instantané des communications (une demi-seconde contre un minimum de cinq secondes pour le GSM), les appels de groupes, la communication en mode direct sans passer par le réseau, la priorité des appels, etc.
Avec le numérique, les terminaux sont capables de recevoir des appels voix, vidéo ou de données sur un même numéro et en même temps, contrairement au GSM. Ils peuvent aussi communiquer avec des téléphones classiques ou des GSM. L’utilisateur bénéficiera, avec Dolphin, d’un réseau national et pourra mettre en place des réseaux privés virtuels.

Des équipements non disponibles

Cependant, la transmission de données, dont la normalisation appara”t avec Tetra et qui devait fortement différencier la PMR du GSM, ne tient pas ses promesses. La norme prévoit des débits théoriques de 28,8 Kbit/s, contre les 9,6 Kbit/s du GSM.
Mais parce que les équipements ne sont pas disponibles, Dolphin ne proposera ces 28,8 Kbit/s, au mieux, que fin 2000. Or, à cette date arrivera le GPRS, successeur du GSM utilisant la commutation de paquets, avec des débits allant jusqu’à 170 Kbit/s. A l’ouverture de son service Tetra – la date n’est pas précisée -, Dolphin ne disposera que de débits de 7,4 Kbit/s. C’est-à-dire moins que le GSM, même si l’opérateur revendique une disponibilité du réseau supérieure. Bref, Dolphin, comme les opérateurs GSM en leur temps, essuie les plâtres d’une nouvelle technologie

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Claire Chevrier