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Le nouvel HP prend le contre-pied d’IBM

A l’intégration verticale de Big Blue, le constructeur oppose puissance industrielle et dynamique des standards.

Cette fois, c’est fini. Compaq n’est plus. Celui qui avait avalé Digital, il y a trois ans, sera bientôt totalement dissout dans HP. La plus grande fusion de l’histoire donne naissance à un géant pesant, sur le papier, près de 80 milliards de dollars et leader dans de nombreux secteurs comme la micro, les serveurs ou encore l’impression. Ce mastodonte se présente néanmoins comme l’antithèse d’IBM. Ici, pas d’intégration verticale, de technologie propriétaire ou d’entité de type intégration de systèmes. La stratégie présentée en milieu de semaine veut faire du nouvel HP le berceau des standards et le partenaire idéal des éditeurs et des SSII.Côté services, par exemple, HP entend se concentrer sur la maintenance, le support technique et l’optimisation de ses plates-formes. Il multipliera donc les accords avec des acteurs comme Accenture, Cap Gemini, voire IBM Global Services pour le conseil et la mise en ?”uvre. De même, les puces Alpha et PA-Risc disparaîtront progressivement du catalogue au profit d’une offre totalement Intel. Le nouvel HP cherche, en effet, à profiter de sa puissance industrielle et de ses volumes pour asphyxier la concurrence. Rappelons qu’IBM essaie, au contraire, de se différencier avec le Power PC.

Le plus difficile reste encore à venir

D’après les informations dont nous disposions à la mise sous presse, une migration est également prévue pour les différents Unix. Tru64 et Trucluster, de Compaq, vont ainsi migrer vers HP-UX, le nouvel ensemble étant renommé Enterprise Unix. Sur le long terme toutefois, HP estime que l’essentiel de son offre serveur sera constitué de briques standards : processeurs Intel et systèmes Windows ou Linux. La nouvelle entité n’entend pas, enfin, mordre sur le terrain des éditeurs. Oracle, SAP, BEA et les autres ne devraient donc pas avoir d’états d’âme à travailler de façon plus étroite avec le constructeur. Là encore, c’est IBM qui est visé.Mais le plus difficile commence pour la nouvelle entité. Les huit mois de bataille entre actionnaires ont laissé des traces. Avec 66 % des employés opposés à la fusion, le moral des troupes est au plus bas. Pour ne rien arranger, quinze mille licenciements sont attendus dans les semaines qui viennent. Carly Fiorina, PDG du nouvel ensemble, a montré qu’elle était tenace et déterminée. Elle doit maintenant rassembler et convaincre.

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Anicet Mbida