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Le nouveau Gandi soutiendra l” Internet solidaire ‘

Le gestionnaire de noms de domaines a été racheté par quatre investisseurs. Ces derniers s’engagent à poursuivre sur la voie de l” Internet solidaire ‘.

Le mystère autour de la vente de Gandi s’éclaircit. Après dix mois de tractations, c’est finalement un ancien de Lycos, Stephan Ramoin, qui a raflé la mise. Il est soutenu dans cette entreprise par trois investisseurs
étrangers : Jo White et Erik Pettersen, les cofondateurs du fournisseur de sites Internet clé en main Moonfruit.com, et Warren Steven, dont la famille aurait déjà investi dans les médias.La société spécialiste de la gestion et de la vente de noms de domaines a été cédée pour un montant compris entre 13 et 13,5 millions d’euros. Une coquette valorisation pour ce symbole de l’Internet solidaire dont les bénéfices
annuels étaient régulièrement supérieurs à 1 million d’euros.‘ Nous avons reçu plusieurs offres, dont certaines supérieures à celle choisie. Mais le projet soutenu par Stephan Ramoin correspondait plus à notre philosophie. Il nous assurait de ne transformer ni
l’éthique ni la politique de Gandi ‘,
précise Laurent Chemla, l’un des fondateurs de la société.Car Gandi est un modèle à part, parmi les registrars français. Quand Laurent Chemla, Valentin Lacambre, Pierre Beyssac et David Namias ont créé leur projet, en 2000, ils n’avaient pas pour objectif d’en tirer des
bénéfices. La société a démarré son activité en cassant les prix. Elle commercialisait des noms de domaines en .net et .com pour 12 ?, alors que ses concurrents les facturaient à l’époque plus de 30 ?.

Des chantiers prioritaires pour la nouvelle équipe

Face au succès, Gandi finit par réaliser des bénéfices, jugés ‘ illégitimes ‘ par
ses créateurs. Ils les réinvestissent alors dans des pans de l’Internet solidaire comme Gitoyen, un hébergeur à but non lucratif.S’il est encore trop tôt pour se prononcer sur la pérennité de Gitoyen, Stephan Ramoin affirme que Gandi ne changera pas d’éthique : ‘ Nous soutiendrons des projets alternatifs, que ce soit dans le domaine de
l’Internet ou non. Je m’y suis contractuellement engagé vis-à-vis de mes associés. En tant que managers, nous voulons développer notre société. Quelle entreprise n’a pas pour objectif de faire du chiffre ? Mais nous maintiendrons l’équation
entre résultat net et engagement social. ‘
Depuis plusieurs années, le chiffre d’affaires de Gandi stagnait, bien que le secteur connaisse une santé fleurissante. Les prix pratiqués par le gestionnaire de noms de domaines n’étaient plus aussi attractifs par rapport à la
concurrence. Pire, faute d’entente entre actionnaires, la refonte du site et la commercialisation du .fr étaient restées dans les cartons.C’est à ces chantiers prioritaires que va s’atteler la nouvelle équipe. Viendront ensuite la vente des .eu et celle de services complémentaires. Des synergies seront créées avec Moonfruit.com.Pour l’heure, c’est le recrutement qui prime. De sept salariés au moment de la vente, léquipe de Gandi va passer dans les prochains jours à treize personnes.

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Hélène Puel